Faut-il allonger les dates de péremption des produits pour lutter contre le gaspillage ? Une chose est sûre, la date de péremption sur les produits de consommation est devenue trop complexe pour les consommateurs et serait à l'origine de 20% du gaspillage des foyers.
La date de durabilité minimale responsable ou date limite de consommation ?
Difficile de s'y retrouver entre « date limite de consommation » et « date de durabilité minimale (DDM) ». Le journaliste Jean-Christophe Batteria explique : « En Europe, il existe deux types de dates sur les emballages. Il y a la fameuse Date limite de consommation (DLC), qui est impérative : il ne faut pas consommer les viandes ou produits laitiers après cette date dépassée. Le yaourt, lui, est un cas particulier : il contient des bonnes bactéries qui vivent un mois. Au-delà d'un mois, elles disparaissent. »
En effet, il existe donc aussi la la Date de durabilité minimale (DDM) signifiée sur les produits par la phrase « À consommer de préférence avant le ». Il n'y a aucun risque alimentaire. Les produits vont perdre leur arôme ou le teneur en vitamine à partir de la date indiquée. Mais cette DDM est responsable de 20% des 10 millions de tonnes de produits jetés chaque année en France.
Des formulations à revoir pour diminuer le gaspillage alimentaire
Par conséquent, certaines start-up proposent de supprimer la mention ou d'ajouter un "mais aussi après" pour éviter ce gaspillage. Et pour Rose Boursier-Wyler, de l'application mobile Too Good To Go, ces formulations sont dépassées. Cette appli anti-gaspillage vise à récupérer à moindres coûts des repas, plats et autres produits (en fonction des magasins, restaurants ou boulangeries partcipants) qui seraient sinon jetés à la poubelle.
Lucie Basch, la fondatrice de l'application Too Good To Go, est à l'origine d'une pétition intitulée #ChangeTaDate, à destination des industriels et des distributeurs afin qu'ils clarifient leurs dates de péremption. Pour rappel, la France célèbrera mardi la 5e journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour sa part, le gouvernement s'est engagé à livrer en 2019 un rapport, dans le cadre de la loi Alimentation sur l'harmonisation de ces dates.