"Chaque jour 20 à 40 kg de nourritures sont jetés par chaque supermarché alors que des gens, en France ne peuvent pas, faute de moyens, se nourrir" a rappelé la sénatrice à l’origine du texte. Cette situation, scandaleuse au demeurant, sera probablement bientôt terminée : le Sénat a autorisé les supermarchés à distribuer les invendus alimentaires à des associations
Une mesure applaudie
Cette mesure, contenue dans le projet de loi Macron, a été adoptée par les sénateurs à l’unanimité et sous les applaudissements. Désormais, les grandes surfaces de plus de 1000m2 pourront "mettre en place une convention d'organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables au profit d'une ou plusieurs associations d'aide alimentaire".
Reste plusieurs inconnues : d'abord, tous les supermarchés joueront-ils le jeu (en fait, certains donnent déjà une partie de leurs invendus : par exemple, la moitié des repas distribués par le Secours populaire provient des collectes et des dons des grandes surfaces) ? Ensuite, les associations auront-elles les moyens financiers, logistiques, humains de venir collecter les invendus chaque soir à la porte des supermarchés, de les stocker puis de les redistribuer ?
En juillet, 63 députés, de tous bords politiques, avaient déposé une proposition de loi destinée non pas à autoriser, mais cette fois à obliger les grandes surfaces à faire don de "leurs invendus alimentaires encore consommables" aux associations. Mais l'aspect coercitif n'a pas été retenu.
Lutter contre les invendus
En France, la chasse au gâchis alimentaire est lancée. Monoprix et Intermarché ont lancé des opérations "fruits et légumes moches", pour lutter contre les invendus ; une loi "bio déchets", imposera en 2016 aux restaurants qui servent plus de 180 repas par jour de trier et de valoriser leurs déchets alimentaires ; et Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire, a été missionné par Manuel Valls, Premier ministre. Il doit présenter dans quelques jours des propositions permettant d'atteindre l’objectif de diminution de 50% du gaspillage alimentaire en France d'ici à 2025.
Au total, les déchets alimentaires représentent chaque année en France près d’1,2 million de tonnes. Ce gâchis représente une perte plus de 400 euros par an et par foyer. À l’échelle mondiale, des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’Institut de l’eau de Stockholm ont démontré que jusqu’à 50% de la production alimentaire est gaspillée, perdue ou jetée entre le champ et l’assiette.