Fut un temps ou Alcatel était une valeur florissante que l'on conseillait de posséder dans son portefeuille de titres. Ca, c'était avant, à la belle époque des télécoms, les années 2000. Depuis sa fusion avec l'américain Lucent, Alcatel-Lucent n'en finit pas de sombrer, de perdre des parts de marché (et beaucoup d'argent) et de licencier à tours de bras. Son action est même passée un temps sous la barre des 1 euro, après avoir grimpé largement au dessus des 100 euros dans le passé. (Jeudi 26 septembre, le titre Alcatel-Lucent vaut 2,76 €, en hausse de plus de 5 % dans la matinée, du fait des rumeurs de rapprochement avec Nokia).
Nokia aussi a connu son heure de gloire, ex-numéro 1 détroné par la concurrence asiatique, après avoir été destabilisé par l'arrivée d'Apple sur le marché du mobile, qu'il a totalement bouleversé avec le concept du téléphone à écran tactile équipé d'applications aisées à installer pour l'utilisateur. La vente de sa division mobiles à Microsoft n'est qu'un aspect du marasme dans lequel se trouve le finlandais.
Alliance Nokia-Alcatel-Lucent, rachat, ou fusion ?
Aussi, il semblerait que l'on parle réguliérement en interne d'une alliance avec Alcatel-Lucent, voire d'un rachat de certains actifs d'Alcatel-Lucent par Nokia, afin de former un "pack" occidental capable de résister à la concurrence chinoise dans les appels d'offres des opérateurs télécoms. L'enjeu est majeur : de très nombreux opérateurs de part le monde vont se lancer dans le déploiement de la 4G, support indispensable d'un trafic de l'Internet mobile en pleine explosion, quand le trafic voix reste stable. Or, Alcatel-Lucent a remporté récemment quelques beaux contrats, face aux concurrents asiatiques Huawei et ZTE.
Une alliance Nokia-Alcatel-Lucent éliminerait un concurrent dans ces appels d'offres, et augmenterait mécaniquement les chances du tandem d'être séléctionné. Quant à un rachat de la division "réseaux sans fil" de Alcatel-Lucent par Nokia, elle permettrait au finlandais de prendre pied sur le continent nord américain, marché naturel de Lucent, où Nokia n'a que très peu de clients.
Alcatel-Lucent est-il à vendre à la découpe ?
Reste à savoir si Alcatel-Lucent est vendeur. L'entreprise a besoin d'argent frais pour financer son énième plan de relance, mais ne peut pas éternellement céder des activités, surtout quand elles sont rentables, pour essayer de sauver le navire.... L'Etat français reste par ailleurs actionnaire du groupe (pour seulement 3,6 %), mais pourrait mettre des bâtons dans les roues en cas de vente d'un actif qui signifierait nouvelle destruction d'emplois en France.