Aujourd’hui, j’avais prévu de vous parler de nos amis les Chinois et de vous rendre compte des évolutions énormes décidées là-bas lors de leur dernier Comité central du Parti… C’est passionnant mais actualité française oblige, je vais être « obligé » de revenir sur certains événements récents.
Le premier concerne le tireur fou, le second l’enterrement en première classe de l’écotaxe jusqu’en 2015 sur fond de remise à plat de la fiscalité française (à croire que Jean-Marc Ayrault commence à lire le Contrarien), et enfin la dernière jurisprudence de l’AMF concernant les blogs et dont notre camarade Olivier Berruyer ne revient toujours pas… ce qui se comprend !
Un tireur fou, peut-être… mais avec une logique !
Évidemment, ce n’est pas mon rôle et encore moins celui du Contrarien Matin que de commenter les faits divers, mais cette histoire du tireur fou, qui a sévi hier à Paris et qui vraisemblablement recommencera jusqu’à ce qu’il soit arrêté, n’est pas anodine et concerne l’économie… ou plutôt la critique, au sens armé du terme, du système dans son ensemble.
J’écoutais hier soir le JT de France 2 (ça m’arrive encore quand il se passe des choses) et j’ai été estomaqué par les propos de la journaliste en direct des Champs et dont il faut saluer le courage puisqu’elle ne portait ni gilet pare-balles ni casque de l’armée avec écrit en gros dessus « PRESSE »…
Elle a dit en gros : « aucune revendication ni explication à ce geste », c’est juste un tireur fou.
Mais cette vision est aussi mensongère que fausse et il ne faut pas sortir de Polytechnique pour bien comprendre ce qu’il se passe.
Cet individu attaque le système !
La chronologie des faits est assez simple. Le tireur commence son action chez BFM TV où il ne tire pas mais actionne deux fois la pompe de son fusil (qui est donc à pompe) ce qui fait tomber deux cartouches. Il indique que « la prochaine fois, il ne les loupera pas ». C’est évidemment à la fois un avertissement et presque un compliment adressé à la chaîne BFM TV qui n’est pas, ces derniers temps, dans les petits papiers du gouvernement.
Puis il attaque le journal Libération qui est, comme chacun sait, l’organe de « propagande » quasi officiel du gouvernement (ce qui explique sans doute l’effondrement des ventes du journal qui diminuent au même rythme que la cote de popularité dudit gouvernement).
Et là, il ouvre le feu et tire pour tuer. L’attaque du journal Libération est très symbolique. Il aurait pu ne pas aller plus loin ou attaquer un autre média, d’ailleurs c’est chez Radio-France que la panique sera la plus grande, puisque les vigiles mettront même les gilets pare-balles pour le coup… C’est donc la presse « gouvernementale » qui est attaquée au sens premier du terme, ce qui est bien une forme de revendication.
Enfin, il attaque le siège de la Société Générale, grande banque française qui a défrayé la chronique avec l’affaire Kerviel et a nécessité l’intervention en catastrophe de l’État.
C’est donc le système politique et économique (ou ses représentations) qui est visé par cet individu et ses actes valent évidemment explication et revendication.
Comprenez-moi bien. En aucun cas ce genre d’actes ne peut être accepté, toléré ou admis. Ils doivent néanmoins être expliqués car cet homme n’est pas fou. En tout cas, pas forcément au sens psychiatrique du terme. Merah n’était pas fou, Brevik non plus, et cet inconnu non plus. Il s’agit d’individus qui poussent leur logique de contestation et de révolte au bout… et le bout, c’est la violence extrême. Il y a dans leurs actes une logique absolue et terriblement jusqu’au-boutiste. Il y a également des extrémismes qui se font échos d’un côté et de l’autre comme une symétrie et il ne nous manque plus qu’un « Mérah » d’extrême droite qui ira tuer dans une mosquée pour définitivement parachever ce tableau terrible de ce que devient notre société « angélique ».
Je n’ai de cesse, depuis plusieurs mois et en réalité depuis plusieurs années, de dénoncer et de mettre en garde aussi bien nos mamamouchis que nos concitoyens sur les risques bien réels de quasi-guerre civile dans notre pays. Ne vous y trompez pas, ce genre d’événement est précurseur des drames qui toucheront notre pays si nous ne faisons rien.
Et faire quelque chose, ce n’est pas de dire que l’on ne comprend pas ses revendications ou que c’est l’acte d’un fou !
Faire quelque chose, c’est traiter les problèmes de fond auxquels sont confrontés le peuple de ce pays dans toute leur complexité et dans leur réalité avant qu’ils ne débordent définitivement toute la société modérée. Mais encore une fois, nous ne le ferons pas et comme à chaque fois dans l’histoire, les modérés contemplent impuissants la montée inexorable d’une haine qui s’achève toujours par un déferlement de violence
Après avoir mis à plat l’économie, Ayrault veut remettre à plat la fiscalité !
Ce bon mot n’est pas de moi mais d’un député dont je n’ai pas eu le temps de voir le nom s’afficher sur mon écran… (je dis ça pour la police de la pensée car au train où vont les choses, je vais devoir sans doute prochainement émettre de l’étranger).
Bref Jean-Marc (béni soit son nom et sa fonction, c’est toujours pour la police de la pensée et de la bienséance mamamouchesque) a donc, dans sa sagesse infinie et grâce à ses capacités d’écoute extrasensorielle du petit peuple, ressenti notre besoin d’une remise à plat globale de la fiscalité. D’ailleurs mon cher Jean-Marc, je te conseille la lecture du budget du Contrarien (« 100 jours pour redresser la France »), c’est juste pour te donner des sources d’inspiration et une petite vision de ce que peut être une remise à plat.
Alors ce soir, mon cher Mamamouchi en second, je te laisse le bénéfice du doute (ben oui, aujourd’hui je fayote un peu, il faut que je paie les cadeaux au Père Noël qui, comme chacun sait, est une ordure puisqu’il n’y a que les gosses qui pensent que c’est gratos ! Ce n’est donc pas le moment pour moi de choper une amende).
Oui mes chers contrariens, Jean-Marc va refaire la fiscalité à lui tout seul et avec l’aide des syndicats, le tout en faisant des réunions avec les représentants de toutes les professions et de tous les lobbies…
Oui mes chers contrariens, grâce à cette remise à plat, je suis persuadé que ce gouvernement qui a entendu votre détresse va réduire les dépenses publiques, réduire votre pression fiscale et que grâce à lui, vous allez respirer, car oui mes chers contrariens, la gôche est belle, la gôche est juste, la gôche veut votre bien et celui de votre porte-monnaie (rigolez pas là, hein, je fayote, amende machin-toussa) et la drôate est vilaine, beurk caca.
Alors oui vas-y Jean-Marc Ô Mamamouchi Matignonesque, je te regarde agir avec ta prescience fiscale (en attendant de me marrer un bon coup dans quelques mois).
S’exprimer sur Internet devient dangereux
Je vous laisse lire cet excellent billet de notre camarade Olivier Berruyer sur son site les-crises.fr.
En effet, un camarade blogueur a été sévèrement condamné par l’AMF pour avoir osé critiquer les bilans bancaires.
J’ai un très grand respect des institutions en général et de l’AMF en particulier (béni soit son nom patati-patata me-taxe-pas), mais effectivement cette décision de l’Autorité des Marchés Financiers est malheureuse et, à mon sens, très contre-productive.
En l’occurrence, à l’égard des blogueurs, mieux vaut agir dans la concertation et la pédagogie en expliquant à chacun pourquoi ils ne peuvent pas écrire telle ou telle chose, en les obligeant à publier un communiqué ou ce genre de chose beaucoup plus démocratique et qui finalement permet à tous de progresser (dans l’adhésion au système ?) plutôt que de sanctionner,à coup d’amendes de plusieurs milliers d’euros, des papiers et des articles auxquels vous faites qui plus est beaucoup de publicité.
Alors que l’AMF sache que, au Contrarien Matin, la Rédaction (c’est-à-dire moi-même) pense que les banques sont belles, que les banques sont solides, que les banques même qu’elles sont super gentilles et ne nous veulent que du bien et qu’il faudrait être un fou pour penser l’inverse, d’ailleurs si vous pensez l’inverse vous êtes un tireur fou, regardez, il a tiré sur la Société Générale… Alors oui, couchez vous, rendormez-vous, les banques veillent sur vous avec amour.
(N’oubliez pas, il faut que j’achète les cadeaux de mes gosses alors je suis obligé d’être plus discret dans mes critiques, hein, faut bien manger hein…)
Circulez, il n’y a plus rien à voir.
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez-bien !!