Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, a avoué mercredi 7 août que 300 tonnes d'eau radioactive se déversaient chaque jour dans l'océan Pacifique. Plus de deux ans après la catastrophe nucléaire, l'impact sur l'environnement – et sur l'économie – se fait toujours sentir. Le gouvernement japonais, qui prépare son budget 2014, devrait jouer un rôle prépondérant dans la décontamination de l'eau.
Après avoir attendu plus de deux ans pour avouer que l'eau contaminée de Fukushima s'écoulait dans l'océan Pacifique, l'opérateur de la centrale nucléaire qui a connu en mars 2011 l'une des plus graves catastrophes nucléaires de tous les temps a précisé mercredi que l'équivalent de quelque 300 tonnes d'eau radioactive se déversaient quotidiennement dans l'océan.
« Tepco a besoin de l'argent public pour contenir l'eau contaminée »
Mercredi, les journaux japonais titraient tous sur les révélations de Tepco et les 300 tonnes d'eau radioactive. « Tepco a besoin de l'argent public pour contenir l'eau contaminée », écrivait le Japan Times, expliquant que l'argent public devrait contribuer à financer la construction d'un « mur » de glace autour des bâtiments du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fukushima, afin d'empêcher que davantage d'eau souterraine ne soit contaminée.
« Il n'existe pas de précédent dans le monde d'un tel barrage sur une si grande échelle (comme prévu actuellement dans la centrale de Fukushima). Pour construire cela, je pense que l'État doit faire un pas de plus pour soutenir sa réalisation », a déclaré Yoshihide Suga, secrétaire en chef du cabinet du Premier ministre japonais.
L'eau contaminée est le problème le plus pressant
« Le gouvernement central va de l'avant avec un plan visant à utiliser les fonds publics pour tenter d'empêcher l'eau radioactive [...] de s'écouler dans l'océan, puisque l'opérateur Tokyo Electric Power Co. est incapable de faire face au problème tout seul », note de son côté l'Asahi Shimbun.
« Le problème de l'eau contaminée est le plus pressant. Plutôt que de le laisser à Tepco, le gouvernement va prendre des mesures pour y faire face. Le ministre de l'Industrie va instruire Tepco afin de mettre en œuvre des mesures rapides et efficaces », a déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe lors d'une réunion du Bureau des mesures d'urgence nucléaire le 7 août.
Inclure le coût des travaux dans le budget 2014
Le ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie envisage ainsi d'inclure les coûts des travaux au budget 2014. Si celui-ci est approuvé, « ce sera la première fois que le gouvernement fournit des fonds à Tepco afin de l'aider à contenir l'eau radioactive souterraine dans les bâtiments des réacteurs », note le Japan Times.
Jusqu'ici, le gouvernement n'avait alloué l'argent des contribuables qu'à la recherche et au développement liés à la mise hors service du réacteur de la centrale de Fukushima, qui a subi trois effondrements à la suite du tremblement de terre et du tsunami en mars 2011, rappelle le quotidien japonais.
Entre 30 et 40 milliards de yens
Une barrière d'1,4 km de sol gelé sera créée à l'aide de tuyaux enterrés autour des bâtiments des réacteurs endommagés, dans lesquels coulera un liquide de refroidissement. Selon l'entrepreneur Kajima Corp. qui a proposé le projet, la construction devrait coûter entre 30 et 40 milliards de yens, soit environ 250 millions d'euros.
L'État japonais, qui a déjà déboursé l'équivalent de 30 000 milliards d'euros depuis le début de la catastrophe, va de nouveau être mis à contribution.
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