Publiée ce lundi 12 janvier 2015, l'étude «Economic Crime Survey 2014» du cabinet d'audit PwC, pointe du doigt des dysfonctionnements critiques dans les entreprises de distribution et de biens de consommation. 49% d'entre elles ont été victimes de fraudes durant les deux dernières années.
Des chiffres accablants
Le pourcentage d'entreprises victimes de fraude (49%) a d'ailleurs énormément grimpé en 6 ans et a gagné 12 points de plus par rapport à 2009. La situation économique mondiale dégradée a sans doute sa part de responsabilité dans l'augmentation des fraudes constatées dans 99 pays. Le secteur de la distribution et des biens de consommation est principalement touché par le détournement d'actifs (76%), qui inclut «le vol, les décaissements frauduleux et l'appropriation illicite de matériel».
Les dirigeants constatent également beaucoup de fraudes aux achats (59%) et aux contrats/accords de maintenance (39%). La corruption est moins forte (25%) mais touche très fortement les entreprises se développant à l'international. Selon Fabienne Borde, associée PwC du département Litiges et Investigations, « la distribution est plus exposée car elle dispose d'actifs attirants pour les fraudeurs, que ce soient des stocks, des liquidités ou des données clients».
Des dirigeants d'entreprise sous pression
Dans deux tiers des cas (67%), le problème vient en fait de l'entreprise elle-même. L'étude point du doigt les fraudes graves commises en interne, souvent par des « cadres intermédiaires qui ont un accès plus facile aux actifs de leurs entreprises et la possibilité de masquer leurs actes». Bien entendu, les coupables « sont sévèrement punis lorsqu'ils sont démasqués » et renvoyés. L'entreprise peut aussi faire le choix d'engager des poursuites civiles ou de recourir aux autorités judiciaires.
L'une des pressions les plus fortes qui s'exercent de manière grandissante sur les responsables, est la prévenance de futures cyber-attaques. Un chef d'entreprise sur cinq déclare en avoir été déjà victime, et un sur quatre pense y être confronté dans les deux ans à venir. Autre point critique : la perte de la propriété intellectuelle. Elle ne se limite pas aux cyber-attaques et est dommageable à tous niveaux sans se limiter à l'aspect financier : il est possible de perdre la primeur de l'innovation prévue, la confiance des clients qui se sont fait voler des coordonnées bancaires, ou l'exclusivité d'un marché.