La trahison d’Hollande aux États-Unis

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Par Charles Sannat Modifié le 29 novembre 2022 à 10h11

Il est bien loin le temps d’un président, un autre François, Mitterrand cette fois, qui n’avait pas hésité à dénoncer le danger représenté par les États-Unis d’Amérique, qui ne sont plus depuis bien longtemps, hélas, une démocratie ou même un rêve mais un cauchemar pour le reste du monde.

François Mitterrand, que l’on peut ne pas avoir aimé, avait tout de même un autre charisme que l’actuel locataire de la rue du Cirque… pardon de l’Élysée et était surtout un brillant intellectuel. Un homme cultivé.
Il confiait, peu avant sa mort, que « la France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ».

Il est bien loin le panache d’un Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères, faisant un discours au Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer la guerre en Irak.

Il est bien loin le courage d’un autre corrézien, Jacques Chirac, président de la République qui a su s’opposer et dire NON à une administration américaine assez malveillante et dont l’aventure irakienne aura laissé des traces durables et des centaines de milliers de victimes innocentes sacrifiées sur l’autel du pétrole peu coûteux.

François Hollande Normal 1er est reçu en visite d’État par le Président Obama, ce qui est dans la symbolique politique et diplomatique une très grande marque d’amitié que les médias ne se privent pas de nous rabâcher. Quelle chance mes amis, vous vous rendez-compte ? Le Président des États-Unis d’Amérique, la première puissance mondiale en terme de capacité de cassage de gueule à l’étranger grâce à son armée aussi importante, à sa NSA omniprésente, à sa CIA, à ses drones volant parfaitement identifiés, déroule le tapis rouge à notre François Normal 1er dit le Petit. Le tout petit d’ailleurs !

C’est donc un président français, sans panache, sans courage, sans conviction que nous pouvons contempler à l’œuvre sans que cela n’émeuve pourtant grand monde pour le moment.

Lorsque l’on regarde les propos tenus, il y a de quoi être particulièrement dubitatif, et je me pose une question. Cette question je me la pose vraiment. Elle est réelle. François Hollande est-il président de la République française ou n’est-il que le laquais et le vassal du saigneur américain ? Sommes-nous donc tombés aussi bas que nous ne pouvons plus avoir une pensée propre, une diplomatie propre, ce qui n’empêche nullement d’avoir des liens réels et étroits avec notre allié américain ?

Voici donc un petit résumé du festival de trahisons de notre président qui, en pleine période de soldes, a décidé vraisemblablement d’attaquer directement nos intérêts par la dernière démarque et une promo à -90 % sur les intérêts de notre pays et de notre peuple.

Obama et Hollande minimisent la crise des écoutes de la NSA

Je vais commencer par un article du Monde, journal pas vraiment Hollandophobe. J’aime beaucoup cet article car nous avons droit à la retransmission de la novlangue en vigueur et c’est assez hallucinant.


L’amitié franco-américaine

Le Monde : « Faisons plus de choses ensemble », s’est écrié M. Obama. « C’est un grand honneur d’accueillir mon ami, le président Hollande », a-t-il ajouté, soulignant qu’il s’agissait de la première visite d’État d’un président français aux États-Unis « en près de vingt ans ».

Traduction du Contrarien Matin : on s’aime, mon ami, mon copain, blablabla l’amitié machin toussa, il est gentil Normal 1er, il obéit à mes ordres, il ne m’emmerde pas, c’est un bon p’tit gars, pas comme ce Chirac qui nous a empêchés de forer les puits de pétrole irakiens tranquillement, pardon… pas comme ce Chirac qui ne voulait pas apporter la « démocratie américaine en Irak », ou ce Mitterrand qui essayait systématiquement de défendre les intérêts français… insupportable. Lui, il est gentil, il me donne les clefs de son pays, la caisse, et la caissière… sympa, en plus avec Michèle (Obama), actuellement, c’est plus le grand amour, alors…

La lutte contre la terrible terreur des terroristes terrorisants…

Le Monde : « Nous sommes ensemble pour combattre le terrorisme, ensemble pour répondre à la menace de la prolifération des armes nucléaires et chimiques, ensemble pour résoudre les crises du Proche-Orient, ensemble pour trouver une solution en Syrie, ensemble pour le développement de l’Afrique, ensemble, toujours ensemble, pour lutter contre le réchauffement climatique. »

Traduction: l’autre pignouf de président français à plus une thune, mais il me refile ses soldats, ses tanks et ses chars, et même que maintenant je le force à acheter que du matos militaire US, ce qui est bon pour le buziness… mais surtout, on combat ensemble la terreur, le terrorisme, tous les terroristes, et bientôt les terroristes seront juste ceux qui pensent un tout petit peu différemment, c’est ça qui est bien avec le terrorisme, on met qui on veut sur la liste, suffit juste de dire TERRORISTEUUUUUUU !

« Des entreprises peuvent toujours prospecter sur les chances à plus ou moins long terme de s’installer en Iran et sur l’échéance d’un accord international sur le nucléaire iranien», a expliqué Barack Obama. « Mais je peux vous dire qu’elles le font, pour l’heure, à leurs risques et périls. Parce que nous allons leur tomber dessus », a-t-il assuré.

Les « zécoutes de la NSA »

Le Monde : Une interrogation persistait : les deux chefs d’État aborderaient-ils les écoutes de la NSA qui avaient suscité des crispations outre-Atlantique après les révélations d’Edward Snowden ? Barack Obama et François Hollande se sont finalement exprimés à ce sujet.

« Nous avons établi une clarification (…) et travaillé à une collaboration » a affirmé M. Hollande. « Nous voulons respecter la vie privée des citoyens du monde », a pour sa part déclaré M. Obama. « La confiance mutuelle a été restaurée », a conclu François Hollande.

Traduction du Contrarien : on a vachement bien étouffé l’affaire ! En plus, moi, François, je suis super content de ce deal avec la NSA, car en fait, mes potes de la NSA écoutent mon peuple pour moi et me refilent en douce les enregistrements, comme ça, lorsque ces enfoirés de juges qui pensent encore que le droit et la démocratie ça existe et qu’ils ne veulent pas me refiler une autorisation d’écoutes administratives et bien hop, un coup de bigophone à la NSA et zou, le type est mis sur écoute généralisée directement par les Zaméricains. Ils sont sympas quand même… On est donc les meilleurs des potes et le plus important, c’est que lorsqu’on s’assoit sur la notion de vie privée et de liberté, il faut toujours dire que le plus important c’est la liberté et la vie privée et que la police, l’armée, les services secrets sont là justement pour garantir la liberté et la vie privée en vous protégeant des super méga méchants terroristes. N’oubliez pas, la première des libertés, c’est la sécurité. La sécurité c’est la lutte contre la terreur. La lutte contre la terreur… ben ça conduit à une grosse restriction de liberté… mais c’est pour vot’bien ma brave dame ! Circulez, il n’y a rien à voir, ni à entendre et encore moins à écouter…

Le traité transatlantique de libre-échange, qui va tous nous rendre super méga riches avec tout plein de crôassance, d’emplois et plus jamais de chômage de la vie jusqu’à la mort, comme l’euro, comme l’Europe, comme la mondialisation mais encore en vachement plus mieux que vous le regretterez jamais…(Et que si vous n’en voulez pas, eh bien vous l’aurez quand même, sinon vous êtes des fascistes à l’idéologie rance qui rappelle les heures les plus sombres de notre histoire et c’est super nauséabond.)

Le Monde : Au sujet des accords de libre-échange, des marchés publics et des barrières tarifaires, dont la visite française doit permettre d’avancer les négociations, « nous avons tout intérêt à aller vite », a ensuite affirmé François Hollande. « J’encourage les entreprises américaines à chercher des occasions en France », a conclu Barack Obama, qui a salué les « réformes structurelles qui rendront la France plus compétitive à l’avenir ».

Traduction : François veut aller vite. Il est donc d’accord sur tout. Il a dit à Barack : « C’est où kon signe le contrat ? » Faut dire que Barack tenant un colt 45 sur la tempe de François, ça aide le type à signer et vite. Et puis il est sympa Obama, il dit aux entreprises américaines allez investir en France, en clair, vous passez d’abord au guichet de la FED, là Janet vous refile plein de biftons gratos, après vous allez en France, vous demandez François (oui, c’est ça, le gouverneur de la province), tous les contrats de privatisation sont prêts, la flotte, le gaz, l’électricité, les péages, toussa, toussa, et vous faites vos courses. Ils sont sympas les Frenchies.


Gaz de schiste : Hollande réfléchit à d’autres techniques d’exploration

Allez, passons à cet article de BFM TV qui nous raconte comment François se fait pourrir depuis quelques mois suite à son interdiction de polluer notre eau, nos sous-sols avec l’extraction de gaz de schiste, ce qui nuit évidemment à la santé financière des industriels du secteur de l’énergie américain… Du coup, pas fou François, il a voulu être sympa avec ses copains, c’est les siens, et comme c’est les siens… eh bien ça devient aussi un peu les nôtres… du coup, je cite : « À des industriels américains, François Hollande a indiqué réfléchir à d’autres techniques d’extraction que la fracturation hydraulique, interdite en France. »

« Mardi, il avait rendez-vous à Washington, à huis clos, au siège de la puissante chambre de commerce américaine, avec les acteurs de ce que l’on pourrait appeler la vieille économie. Autour de la table il y avait notamment les patrons de Fedex, de GE aviation ou de Mastercard. Devant eux, François Hollande a tenu à rassurer sur le dossier énergétique. »

« Le différentiel de compétitivité entre la France et les États Unis s’explique aussi par un coût de l’énergie beaucoup plus faible outre-Atlantique. Alors, sans que les participants aient eu besoin de l’interroger, le président français a mis de lui-même le sujet du gaz de schiste sur la table. » Genre vous inquiétez pas, hein, on va vous faire forer en France, puisque j’ai pas le choix, et que vous m’avez posé un colt 45 sur la tempe… Et comme vous êtes les gentils, je vais vous donner tous les permis de polluer…

Et l’article de BFM, d’oser poser une question quand même hyper embarrassante : « Une volonté de plaire ou d’avancer ? »… Non, sans blague… (Pour fayoter, pensez à dénoncer BFM pour révisionnisme énergétique auprès de Manu, qui se chargera de s’occuper de ramener BFM dans le drôat chemin.)

Et BFM c’est méchants vilains d’enfoncer le clou en osant rappeler que cette « déclaration tranche avec ses propos du 14 juillet dernier. Tant que je serai président il n’y aura pas d’exploration en France ».

Obama et Hollande avertissent les entreprises prospectant en Iran

Conférence de presse de Barack Obama et François Hollande à la Maison-Blanche © REUTERS
DÉCLARATIONS – Les présidents américain et français ont tous deux mis en garde les entreprises qui prospectent en Iran.

L’INFO. L’avertissement est clair. Barack Obama et François Hollande ont tous deux mis en garde les entreprises étrangères qui prospectent en Iran, lors d’une conférence de presse commune à la Maison-Blanche.

Le président américain a prévenu ces entreprises qu’elles prospectaient dans le pays « à leurs risques et périls » et promis « une pluie de sanctions » en cas de non-respect de l’embargo international.

Son homologue français, lui, a fait allusion à une délégation de 116 représentants d’entreprises, menée par le Medef international, qui s’est rendue à Téhéran début février. « Le président de la République n’est pas, je pense, le président des organisations patronales en France, et l’inverse aussi est vrai », a-t-il ironisé, assurant avoir « fait savoir » à ces entreprises qu’elles risquaient « des sanctions », « que ces contacts ne pouvaient pas déboucher aujourd’hui sur des accords commerciaux ».

François Hollande douche les espoirs de Renault et PSA de revenir rapidement en Iran

Bon, sur ce sujet, Obama a été très clair, si jamais une seule entreprise française se permet de travailler en Iran… nous saurons les débusquer, les traquer et les sanctionner… Ambiance. Hollande, au mépris de toute laïcité socialiste, a dit amen et « le président français a mis en garde les entreprises tricolores qui se sont rendues en Iran, faisant référence à une délégation de 116 représentants de sociétés hexagonales menée par le Medef International. Renault et PSA espèrent toutefois renouer avec ce pays où ils étaient très fortement implantés ».

Il faut savoir, comme je l’ai à plusieurs reprises expliqué , que pour PSA, le marché iranien était en volume le plus important de tous ses marchés export et que c’est l’alliance avec le constructeur US qui a mis fin à ce partenariat avec l’Iran et que cela a précipité le groupe PSA dans le rouge et vers la faillite.

C’est la raison également pour laquelle le constructeur français, avec la bénédiction du gouvernement, s’est rapproché de Dongfeng pour se mettre sous le parapluie économique chinois comme on le faisait jadis des parapluies nucléaires…

Hollande un traître, un faible, un mou, ou finalement un président normal ?

À la décharge de notre mamamouchi en chef, il est indéniable que les pressions exercées par nos grands zamis les Zaméricains sont réelles et très fortes.

Il n’en demeure pas moins que lorsque l’on voit le bilan désastreux de cette visite d’État, on regrette Chirac, on regrette Mitterrand, pas Sarko, lui il était américain et le revendiquait, et on souhaiterait surtout que François reste à Paris.

Mais plus que tout, les compromissions constatées relèveront pour les plus durs presque de haute trahison aux intérêts politiques, diplomatiques et économiques de la France, et pour les plus modérés d’une réelle mollesse diplomatique de notre président.

Nous pouvons tous nous accorder sur les faits, et les faits montrent sans ambiguïté que François Hollande est allé faire allégeance, il est allé quémander, sans rien obtenir et en donnant beaucoup. C’est un aveu de faiblesse de la part d’un homme, d’une administration, d’un parti, au détriment du rang et des intérêts de la France et de son peuple.

Restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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