Au moins a-t-il le courage de retourner sur les lieux du drame, où, il le sait, les anciens employés des hauts fourneaux n'ont pas du tout envie d'entendre d'énièmes promesses qui ne seront pas tenues. Comme promis, François Hollande retourne donc aujourd'hui sur le site sidérurgique de Florange, en Moselle.
Un accord à l'arraché entre le gouvernement et Mittal
Retour en arrière : l'an dernier, le gouvernement et Lakshmi Mittal, PDG du groupe Arcelor Mittal, avait conclu un accord : les hauts-fourneaux lorrains ne redémarraient pas, mais en échange, il n'y aurait pas de plan social pour les 629 salariés du site, et l'entreprise investirait au moins 180 millions d'euros sur cinq ans.
Pour Lakshmi Mittal, il s'agissait d'un accord « juste », d'« un bon compromis ». Le milliardaire indien évoquait alors des discussions « rudes » avec François Hollande, et qualifiait les propos du ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg d'« irrationnels ». Ce dernier avait déclaré ne « plus vouloir de Mittal en France » et évoquait alors de nationaliser purement et simplement le site.
A Florange, on pense que François Hollande n'a pas tenu ses promesses
Le problème, c'est que pendant la campagne, le candidat du PS François Hollande avait laissé croire aux salariés qu'il serait capable de sauver les hauts-fourneaux. Le 24 février 2012, il avait évoqué « l'obligation » qu'auraient, s'il était élu, les dirigeants d'une entreprise rentable de trouver un repreneur avant de la céder.
Mais la proposition de loi, actuellement débattue à l'Assemblée nationale, a, depuis, été amendée : seule figure désormais l'obligation de chercher –et non de trouver- un éventuel repreneur pour tout groupe de plus de 1 000 salariés rentable, sous peine de pénalités. De toutes façons, avec ses moins de 700 salariés, Florange n'aurait donc pas été concernée par cette... « loi Florange ».
François Hollande retourne donc, comme promis, à Florange (sans son vigoureux ministre du Redressement Productif, pourtant très impliqué dans le dossier). Mais impossible de venir les mains vides ! Il se trouve qu'il y a trois semaines, un accord a été signé entre l'Etat et la région Lorraine, afin de dynamiser la Lorraine. Une enveloppe de 300 millions d'euros d'investissement est prévue sur trois ans. De quoi calmer la colère des ex-employés du site ?