François Hollande : « Aucune raison d’être candidat » si le chômage ne baisse pas d’ici 2017

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 18 avril 2014 à 14h21

La déclaration qui veut tout dire… ou plutôt rien dire. En déplacement chez Michelin à Clermont-Ferrand, le président de la République a déclaré ce vendredi 18 avril qu’il ne se représenterait pas si le chômage ne baissait pas avant 2017. Une déclaration qui manque sensiblement de précisions.

C’est ce qu’on appelle en politique un effet d’annonce.

Chômage : la déclaration de François Hollande manque de précisions

Quand le président de la République fait semblant de prendre ses responsabilités. En marge d'un déplacement dans l'usine Michelin de Clermont-Ferrand, François Hollande a déclaré ce vendredi ne pas se représenter en 2017, si le chômage ne baissait pas avant cette date. La déclaration du chef de l’Etat manque sensiblement de précisions, même si l’on devine en filigrane qu’il veuille prendre ses précautions, couvrir ses arrières, comme on dit dans l’infanterie.

Les faits, tout d’abord. Cela fait deux ans que l’équipe au pouvoir promet une inversion de la courbe du chômage. Répétée de manière incantatoire en 2013, cette promesse est finalement tombée à l’eau, et le gouvernement Ayrault avec. Pourtant il faut noter que les principaux responsables des chiffres du chômage en France, sous le gouvernement précédent, ont été renouvellés dans leurs fonctions. Résultat, Michel Sapin, Arnaud Montebourg, se retrouvent bombardés à Bercy, sacrifiant Pierre Moscovici.

Un taux de chômage en hausse à 9,8 %

L’autre résultat, ce sont bien sûr les chiffres, qui eux ne mentent pas. Le dernière relevé de compte en matière de chômage, en février 2014, faisait état de 31 500 chômeurs de plus, avec un taux frôlant les 10 %, à 9,8 % pour le dernier trimestre 2013. Le seul résultat positif dont se targuent les politiques au pouvoir, en ce domaine, c’est le chômage des jeunes entre 18 et 24 ans, qui aurait légèrement baissé, restant toutefois au-delà de la barre des 24 %. Et encore, la seule baisse est à mettre sur le compte des emplois aidés. Dans un jeu, on appelle cela tricher.

Mais le problème de fond demeure. Et le nouveau gouvernement Valls s’est bien gardé de communiquer sur la question, ne promettant cette fois-ci pas de baisse à court terme de la fameuse courbe qui ressemble plus au tonneau des Danaïdes ou à une torture chinoise pour le président de la République.

Chômage : les Français veulent des actes

Ce dernier, encore candidat à la présidentielle, avait basé sa campagne sur cette promesse. Force est de constater qu’il ne peut la tenir. D’où cette déclaration, emprunte de prise de responsabilité en façade, mais viciée sur le fond. Baisse par rapport à quand ? Baisse par rapport à quoi ? Baisse par rapport à aujourd’hui ? A dans deux ans ? Il ne serait guère étonnant de voir le chômage diminuer juste avant le début de la future campagne présidentielle. Et de toute manière, presque plus personne n'est dupe. Un récent sondage Toluna pour Economie Matin démontrait que 78 % des Français ne croient pas que le gouvernement arrivera à inverser la courbe avant 2015 (lire ici).

Et quand bien même ce ne serait pas le cas. Qui au PS serait assez fou pour aller au casse-pipe après le bilan catastrophique de l’actuel président… à part Hollande lui-même ? D’aucuns diraient qu’après 2 ans de hausse ininterrompue du chômage, se représenter, même après une légère baisse serait certainement se moquer quelque peu des Français qui en ont assez aujourd’hui d’entendre des paroles. Ils demandent des actes.

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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