Ils travaillent mais gagnent peu, et ont bien besoin d'un petit coup de pouce de la part de l'Etat pour les lancer dans la vie. Tel est en substance le principe de la prime d'activité dont les jeunes de 25 ans qui touchent le Smic vont pouvoir bénéficier.
A la rescousse des petits salaires
François Hollande a choisi le plateau de l'émission de Canal +, le Supplément, pour faire son annonce en direction des jeunes. Il a donc annoncé que tous les jeunes actifs de moins de 25 ans payés au Smic pourront toucher, s'ils en font la réclamation auprès de leur Caisse d'Allocations familaliles, un complément de salaire via la prime d'activité.
L'objectif est d'inciter les jeunes à travailler, en somme à accepter un emploi même mal payé plutôt que de rester au chômage, et à augmenter leur pouvoir d'achat.
Le montant n'est pas anodin : selon le Journal du Dimanche, un chèque mensuel de 100 à plus de 200 euros selon les cas, sera ainsi versé aux jeunes travailleurs qui gagnent à peine le Smic (soit 1 400 euros nets mensuels).
Par exemple, un célibataire touchera 130 euros par mois; un couple avec deux enfants, dont l'un des parents est au salaire minimum à temps plein, et l'autre à temps partiel percevra 230 euros.
Enfin, un parent isolé travaillant une dizaine d'heure par semaine se verra attribuer une allocation de 220 euros.
1 million de jeunes pourraient ainsi profiter de ce dispositif.
Les jeunes, parents pauvres de la politique du travail
La prime pourrait même, à terme, être versée aussi aux étudiants et aux apprentis.
Actuellement, seuls les travailleurs payés au Smic âgés de plus de 25 ans touchent cette prime d'activité (née de la fusion de deux primes existantes : le RSA activité et la prime pour l'emploi).
De nombreux jeunes se trouvent en grande précarité. Près de 25% des jeunes actifs sont actuellement au chômage, contre 10% de la population active française. Quand ils travaillent, ils sont près de quatre fois plus souvent en CDD que les plus de 30 ans. Résultat, un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.
En 2012, le candidat Hollande disait vouloir "être jugé sur un seul objectif : est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ?". Ce n’est pas gagné. La prime suffirat-elle à tenir le pari ? Pas sûr...