Si les programmes d’Alain Juppé et de François Fillon en matière fiscale se rejoignent sur un nombre de points, ils ne sont pas d’accord sur tout. Tour d’horizon des mesures proposées par les deux présidentiables.
Hausse de la TVA
Sur la TVA, François Fillon et Alain Juppé trouvent un terrain d’entente quasi-parfaite. Tous les deux prônent sa hausse, une mesure susceptible de passer plutôt facilement auprès des contribuables : les commerçants préfèrent souvent camoufler les hausses de TVA sur certains produits, quitte à réduire leurs marges. Le consommateur n’est donc pas automatiquement perdant. Alain Juppé souhaite augmenter le taux normal de la TVA (20 % actuellement) d’un point. François Fillon, pour sa part, veut augmenter à la fois le taux intermédiaire (10 %) et le taux normal (20 %) de deux points respectivement.
ISF, revenus du capital et les dons
Sur l’ISF, qui rapporte 5 milliards d’euros par an à l’État, les deux candidats sont parfaitement unanimes : ils souhaitent le supprimer. En revanche, François Fillon souhaite instaurer un impôt sur les revenus du capital au taux de 30 %. Les deux candidats sont partisans de la diminution de la charge fiscale en cas de donation : ils veulent réduire le taux en fonction de l’âge du donateur et ramener le délai légal entre deux donations de 15 à 10 ans. Alain Juppé souhaite par ailleurs exonérer les dons en ligne directe à hauteur de 150 000 euros et non 100 000 euros, comme c’est le cas aujourd’hui.
Le quotient familial augmenté
Sur le plan fiscal, les familles devraient sortir gagnantes : la hausse du quotient familial est au programme des deux candidats. Alain Juppé propose un quotient famillial à 2 500 euros, contre 3 000 euros pour François Fillon. Ainsi, une famille avec trois enfants devrait voir son impôt sur le revenu réduit de 9 000 euros sour François Fillon et de 7 500 sous Alain Juppé. Le quotient familial s’élève aujourd’hui à 1 500 euros, une baisse, rappelons-le, actée par le gouvernement de... François Fillon.
Cependant, cette hausse envisagée du quotient familial n’est pas neutre, car le quotient familial entre également dans le calcul d’un nombre d’aides sociales. C’est donc essentiellement la classe moyenne qui profitera de cette réforme.
Les allocations familiales, un sujet de discorde
Pour François Fillon, les allocations familiales devraient à nouveau devenir universelles. Autrement dit, elles ne seront plus calculées en fonction des revenus, comme c’est le cas depuis deux ans. Quant à Alain Juppé, cette mesure ne figure pas sur son programme.