Départ en vacances : quelles solutions pour réduire les bouchons ?

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Par Yassine Eddaraï Publié le 15 août 2018 à 5h00
Vacances Ete Reduction Embouteillages France
@shutter - © Economie Matin
857Le 5 août dernier, un pic de 857 kilomètres de bouchons a été atteint en France.

Le 15 août approche à grand pas. Chaque année à la saison estivale, ce sont des bouchons de plus en plus importants qui encombrent les réseaux routiers en France.

Le 5 août 2017, un pic de 857 kilomètres cumulés de bouchons a été atteint. En plus d’être éprouvante et stressante, cette hausse des flux a un impact négatif sur notre environnement et notre économie. Une stratégie de trafic intégrée devient alors nécessaire.

Ce problème existe depuis plus d’une cinquantaine d’années. Pendant longtemps, la réponse a été liée à la construction de nouvelles routes. Il fallait, à un moment donné, apporter une réponse par l’infrastructure à cette hausse des flux durant la période estivale. Néanmoins, cette logique a atteint sa limite, tant en termes financiers qu’en termes d’impacts sur le territoire et l’environnement. Il est nécessaire de continuer à rechercher une meilleure répartition dans le temps des départs en vacances et considérer de nouvelles opportunités pour mieux gérer les pics de trafic.

Péage : faire varier le prix en fonction de la demande ?

Tous les modes de transport, excepté le routier, font varier le prix en fonction de la demande. Cela pourrait représenter une solution pertinente pour la gestion du trafic en période de forte affluence. Moduler le tarif en fonction des niveaux d'émission de polluants atmosphériques des véhicules ou en fonction de l’heure de passage pourrait contribuer à étaler les flux dans le temps.

Ces régulations de la demande existent déjà sur les réseaux urbains. A Los Angeles, par exemple, la ville maintient certaines voies fluides en appliquant un péage qui augmente en fonction du passage. Une autre piste est celle du « péage inversé ». Mis en place depuis 2014 à Rotterdam – et envisagé pour la Métropole de Lille – le péage inversé, aussi appelé « péage positif », repose sur un principe simple : lorsque les automobilistes acceptent de ne pas utiliser leur véhicule aux heures de pointe, soit en différant leur trajet, soit en ayant recours au transport en commun, ou à un autre système de transport dit « doux » (comme la bicyclette), ils touchent en retour une somme allant de 3 à 8 euros.

Le défi de l’information en temps réel

L’information des vacanciers est également importante lors de ces périodes. Une information en temps réel peut permettre une gestion plus efficace du trafic, et des systèmes de signalisation dynamique se développent. Parallèlement, de nombreuses applications, parfois collaboratives, ont été lancées pour optimiser les trajets en fonction de la circulation en temps réel. Ces applications n’intègrent cependant pas toujours les objectifs d’intérêt collectif et les usagers ont davantage tendance à suivre leur GPS que les indications données par la signalisation, engendrant parfois des itinéraires encore plus saturés et des nuisances pour les riverains. L’enjeu est donc de faire que les différents gestionnaires de données interagissent pour optimiser les flux afin de mieux exploiter les routes existantes tout en préservant les riverains des territoires traversés.

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Yassine Eddaraï est responsable du pôle Économie des transports et déplacements chez Arcadis.

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