Les Français ont tissé des liens d’affection et de fidélité avec les programmes du service public audiovisuel. France Télévisions doit continuer à assurer sa mission de service public patriotique en finançant très largement une production hexagonale exigeante et indépendante. Une politique volontariste qui mériterait de s’inscrire dans le temps.
France Télévisions englobe France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô et le réseau La Première et détient des participations dans plusieurs chaînes thématiques et internationales en plus de sa présence à la radio en outre-mer et de plusieurs sites Web. Il s'agit d'un acteur essentiel du financement des œuvres cinématographiques et audiovisuelles françaises.
Ces œuvres font la richesse et la diversité de sa programmation, et lui permettent de se différencier de ses concurrents privés. C’est une mission de service public patriotique que remplit le groupe 100% public, en finançant très largement une production française en grande partie indépendante.
Médaille d’or au palmarès des financeurs de la production audiovisuelle tricolore
Une activité tellement inévitable pour le groupe qu’elle en est contrainte par la loi, mais qui n’en est pas moins remarquable compte tenu des montants engagés. France Télévisions est en effet soumise à une obligation réglementaire de contribution au développement de la production d’œuvres patrimoniales à hauteur de 20 % de son chiffre d’affaires. Cette contribution a atteint 408 millions d’euros en 2018, soit une augmentation - supérieure à celle de l’obligation de contribution - de plus de 15 millions d’euros depuis 2015.
Ces montants permettent à France Télévisions de décrocher la médaille d’or au palmarès des financeurs de la production audiovisuelle tricolore, ses investissements représentant plus de la moitié des dépenses retenues au titre de la contribution de l’ensemble des éditeurs de services.
Ces montants s’incarnent concrètement dans le quotidien des français, avec le financement de séries telles que Plus belle la vie, Alex Hugo, The Collection ou encore Crimes parfaits.
Des séries originales qui rencontrent également un large succès sur les plateformes de vidéo à la demande, à l’instar de Dix pour cent. Ces succès populaires ont été notamment rendus possibles grâce à la contribution significative de France Télévisions avec une trentaine de sociétés de production, qui ont bénéficié de l’augmentation de 22 millions d’euros du financement du groupe aux fictions sur la seule période 2015-2017.
Une politique volontariste à destination des plus jeunes
Dans cette catégorie, le genre policier reste prédominant - en particulier en première partie de soirée. Mais France Télévisions a engagé une importante évolution éditoriale en proposant des fictions visant un public plus jeune, comme SKAM France. Cette politique volontariste du groupe public permet à la fiction française d’occuper la tête du palmarès des meilleures audiences de fiction avec 74 des 100 meilleures audiences en 2018, contre 37 sur 100 en 2013.
Ce succès ne reste pas cantonné aux limites de l’Hexagone puisqu’en cinq ans, le chiffre d’affaires à l’export des fictions françaises a plus que doublé, passant de 25 à plus de 65 millions d’euros. France Télévisions doit par ailleurs apporter sa contribution "à la richesse et à la vitalité" du cinéma français. Une contribution qui privilégie la francophonie et les petits producteurs locaux , puisque sur la période 2015-2018, 228 des 240 millions d’euros destinés au financement d’œuvres européennes ont été destinés à des œuvres d’expression originale française ; et que 228,3 des 229,8 millions d’euros de financement ont bénéficié à des productions indépendantes.
Par ailleurs, 67% des 268 œuvres dans le financement desquelles est intervenu France Télévisions au cours des 4 dernières années avaient un budget inférieur à 7,5 millions d’euros. Une stratégie qui porte ses fruits puisque les films financés par France Télévisions ont obtenu chaque années des récompenses lors de cérémonies ou de festivals de renom (les Césars, les Magritte, le Prix Louis-Delluc, les BAFTA, la Mostra de Venise, Cannes, Moscou, etc.).
Une stratégie qui mériterait d'être consolidée dans la durée
Un investissement bénéfique pour le rayonnement culturel et la collectivité en ces temps troublés puisque le secteur de l’animation est particulièrement dynamique avec une hausse de 15% des effectifs en deux ans, et demeure le premier genre audiovisuel à l’export avec plus de 75 millions d’euros de ventes annuelles.
Ces bons chiffres concernent tout le secteur, puisque 2018 fut une année record en termes de volume de la production audiovisuelle française, qui a atteint 995 heures. Des productions hexagonales qui se tournent de plus en plus en France (le taux de délocalisation et le nombre de semaines de tournage à l’étranger est historiquement bas), ce qui est une très bonne nouvelle pour l’emploi : les CDI dans le secteur de l’audiovisuel connaissent une croissance à deux chiffres et concernent 19 000 salariés, et en cumulant CDI et contrats courts, la masse salariale dépasse les 1,8 milliard d’euros.
De bonnes performances qui sont en grande partie dues aux choix opérés par l'équipe de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions depuis 2015. Cette politique mériterait d'être consolidée et de s’inscrire dans le temps. Continuons de proposer des programmes de qualité et qui ne peuvent se faire sans nous.