La France souhaite-t-elle conserver des services à la personne privés non lucratifs ?

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Par Antoine Dubout et Yves-Jean Dupuis Publié le 30 octobre 2015 à 5h00
France Services Personnes Gouvernement Associations
@shutter - © Economie Matin
2 millionsLe secteur des services à la personne représente plus de deux millions de salariés.

Nos concitoyens le savent : les maisons de retraite avec des prix raisonnables, la rééducation et l’accompagnement des personnes handicapées, enfants et adultes, les services à domicile comme l’hospitalisation à domicile et l’aide à la personne sont portées dans de nombreux territoires par les associations, les fondations et les unions mutualistes, qui sont à but non lucratif.

Mais depuis que le Gouvernement a décidé de sortir son chéquier pour tenter de se réconcilier avec les entreprises - avec de très coûteux crédits d’impôts payés notamment par de fortes hausses de la TVA acquittée par les ménages et … les associations - il semble à l’inverse que les associations de solidarité soient sorties du champ de vision. Du coup, les organismes privés sans but lucratif qui interviennent dans le secteur des soins et de l’accompagnement à domicile sont privés des moyens accordés à leurs concurrents lucratifs pour soutenir l’emploi et l’activité, alors qu’ils sont souvent les seuls à intervenir auprès des personnes vulnérables et dans les territoires excentrés. Pour leur part, les établissements de statut public bénéficient d’une sécurité financière et aussi d’avantages fiscaux importants : quoiqu’en déficit important, ils ne risquent pas la cessation de paiement en bénéficiant de la garantie illimitée de l’Etat. Tel n’est pas le cas des associations qui se doivent d’être bien gérées et équilibrées, sauf à se retrouver rapidement à la barre du tribunal.

A grand regret, il nous faut l’écrire : Si les choses continuent comme cela, il va y avoir des pertes d’emplois importantes l’an prochain, et des associations de solidarité disparaîtront : des milliers d’emplois sont concernés, avec des réductions d’activité apportées à nos concitoyens. Tandis que les dizaines de milliards d’euros de réductions d’impôts concédées aux entreprises n’ont rien apporté aujourd’hui pour les créations d’emploi.

Un peu de bon sens ! Un peu moins d’argent engagé en pure perte d’un côté, permettrait de l’autre de préserver les activités de solidarité et l’emploi.

Cet article est rédigé par un exposant du Salon des services à la personne. Le Salon des services à la personne aura lieu du 24 au 26 novembre 2015 à Paris, Porte de Versailles. Téléchargez votre badge d’accès gratuit !

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Antoine Dubout est ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole nationale des ponts & chaussées (ENPC), Antoine Dubout débute sa carrière en tant qu’ingénieur des ponts et chaussées à la Direction départementale de l’équipement (DDE) de la Nièvre, du Pas-de-Calais, puis à la direction des ports de Boulogne-sur-Mer et de Calais. Par la suite, il occupe des fonctions dans l’immobilier : président de sociétés immobilières (ICP, Perexia, Kéops, Sagi, Sogima), il présidera aussi de nombreuses sociétés d’HLM (Logirem, Efidis, Sageco, Samapor). Engagé dans les champs social et sanitaire, il a notamment présidé l’Association Retravailler Provence (1992 – 1996) ; il préside la Fondation et l’Association Hôpital Saint Joseph Marseille depuis 2003. Président de la FEHAP depuis 2008, Antoine Dubout a reçu la Médaille d’honneur de la Santé et des Affaires sociales (échelon or) et est également Officier de la Légion d’honneur. Yves-Jean Dupuis est titulaire, entre autres choses, d’une maîtrise en Droit public, d’un diplôme d’Etudes Supérieures en Sociologie politique (option politiques sociales), d’un diplôme d’Administration Hospitalière, et d’un Certificat de Management Hospitalier. Il est ancien élève de l’Ecole nationale de la santé publique de Rennes (aujourd’hui EHESP). Directeur Général de la FEHAP depuis 2005, il a dirigé plusieurs établissements hospitaliers de 1980 à 2000 (Embrun, Grasse, Angoulême, CHU Bicêtre), et a été Directeur général des services du Conseil général de la Seine-Maritime de 2000 à 2004. Disposant notamment de compétences en gestion hospitalière, en management des organisations complexes, en analyse financière, il a animé plusieurs séminaires en France et à l’international, sur le management de la santé notamment, et a également tenu la fonction d’expert dans différentes circonstances (projets et programmes en lien avec les politiques nationales de santé en France et à l’international). Il a été maître de conférences à l’IEP de Paris de 1996 à 2000. Yves-Jean Dupuis est Chevalier de la Légion d’honneur.

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