Oui le résultat du XV de France a été pitoyable lors de ce dernier tournoi des Six Nations.
Oui la cuiller de bois, titre officieux que l'on donne au grand perdant est désormais entre les mains des joueurs de Philippe Saint-André. Le prix de la défaite est lourd à payer pour les joueurs certes, mais également pour la Fédération Française de Rugby (FFR), dont les recettes du tournoi dépendent directement du classement du XV tricolore. Pour autant, il semblerait que les pertes financières soient limitées. Explications.
Pour le petit monde de l'ovalie française, un tournoi comme celui des Six Nations représente une manne considérable, des recettes qui se basent principalement sur les ventes de billets. La somme que reverse le comité organisateur du tournoi à la FFR dépend, à 25 %, du classement final de l'équipe.
Ainsi le précédent tournoi, en 2012, avait laissé un manque à gagner d'un million d'euros sur un budget de 94,3 millions. La France avait alors terminé quatrième du classement. A l'époque, la conjoncture était différente puisqu'en 2011, la France avait atteint la finale de la Coupe du Monde, en Nouvelle-Zélande, ce qui avait offert 2 millions d'euros de bonus à la FFR, de la part des sponsors.
Cette année, pas de lauriers sur lesquels se reposer suite à une précédente compétition. De plus la France finit, péniblement, dernière du tournoi. La donne a donc changé. Ce qui sauvera la Fédération Française de Rugby, ce sont bien sûr, les primes accordées aux joueurs. On le sait, le rugby glisse de plus en plus vers un marketing proche du football. Une défaite entraînant donc moins de rentrées d'argent, la FFR devrait ainsi économiser pas moins de 700 000 euros. Cela limite la casse…
Reste à sauver les meubles au niveau de l'image véhiculées par l'équipe et au niveau des sponsors. Comme cela a été dit précédemment, le marketing est de plus en plus présent au sein de l'ovalie. La popularité du rugby attire de plus en plus de marques, et la concurrence est rude. D'où l'augmentation des recettes de la fédération l'an dernier.
Par exemple, début 2013, la FFR avait préféré BMW à Renault comme nouveau sponsor, pour le prix d'un million d'euros de plus par an. Pas besoin d'être grand clerc pour imaginer qu'en période de crise, le choix des marques dans leur investissement marketing est encore plus strict.
Rien n'est perdu pour le XV de France. Actuellement, cette équipe reste considérée comme la deuxième meilleur équipe française (juste derrière l'équipe de handball), loin devant l'équipe de France de football, en tant que vecteur de valeurs positives. Mais comme chacun le sait, les supporters sont exigeants. A fortiori les supporters français. Et il faudra bien plus qu'une dernière place pour remonter, et l'image pitoyable donnée par un XV de France en déroute lors de ce dernier tournoi, et les finances de la Fédération Française de Rugby...