Nous avons déjà eu dernièrement une "avalanche" de personnalités du monde politique qui prônaient la réduction du temps de travail et les 32 heures.
Les partisans du travail à 32 heures
Philippe Martinez, le Secrétaire Général de la CGT, Gérard Filoche, député Socialiste frondeur, Eva Sas, députée Ecologiste de l’Essonne et Vice-présidente de la commission des finances de l’Assemblée Nationale. Y compris Pierre Larrouturou, Co-Président du mouvement Nouvelle Donne, ancien économiste socialiste, grand partisan des 35 heures et moins, qui fait un tour de passe-passe pour démontrer que c’est de loin l’horaire maximum pour que les entreprises soient rentables avec même, une diminution possible du chômage. La mère des 35 heures, Martine Aubry, avait d’ailleurs annoncé en son temps, qu’après les 35 heures, il serait envisageable de descendre à 32 heures.
Madame Taubira interrogée sur la loi Macron a encore été plus loin sur deux points, en estimant que le dimanche était pour elle un jour « particulier » chômé et qu’elle avait justement signé un texte défendant le repos du dimanche. Tout en rajoutant : "Je rêve d'un monde où l'on ne travaille pas le dimanche, où l'on ne travaille ni le samedi », a-t-elle expliqué. Je rêve d'un monde où l'on pourrait travailler 32h par semaine, pour avoir du temps à consacrer aux autres, à lire des livres, à aller au théâtre...Puis elle a rajouté :" Ce que veulent les français, c’est du boulot »
Ces deux affirmations sont-elles compatibles ? Manuel Vals a réagi immédiatement à cette dernière déclaration en affirmant : « Soyons pragmatiques, sortons des dogmes et engageons-nous pour la croissance ».
Une obsession idéologique
Cette volonté d’aller vers les 32 heures ressemble à une véritable obsession idéologique, D’ailleurs pourquoi 32 heures et pourquoi pas, 30 ou même 20 ? Peu après la mise en place des 35 heures, j’ai connu un économiste peu connu qui avait étudié la possibilité que tous les salariés effectuent 20 heures et que le reste soit à la demande : 10, 15, 20 heures de plus, ou à son compte, ou avec une association, ou s’adonner à ses loisirs préférés. Mais au fait avec quel argent !…
D’aucuns n’ont dû réellement étudier comment fonctionne un état dans sa globalité. Ce qui est primordial, c’est de se projeter vers un « bonus » d’au moins 3%. Notre Président, François Hollande annonçait encore tout dernièrement que son programme aurait dû s’exécuter en deux temps. En premier, mettre en place des mesures permettant de relancer la croissance. Puis dès que celle-ci serait en route, redistribuer les gains aux plus démunis. Projet louable en soit, mais qui ne tient pas du tout compte de la situation dans laquelle se trouve notre pays : Plus de 2000 milliards de dettes, des marges des entreprises les plus faibles d’Europe, des prélèvements dépassant l’entendement, des investissements au ralenti, des exportations poussives depuis longtemps, des caisses de retraites, de Sécurité Sociale, d’Assedic quasis en faillite et la liste est longue…
Avant de pouvoir distribuer un faux gain, il serait opportun de gérer intelligemment les comptes de l’Etat. Et la dette qu’en fait-on, avec ses 45 milliards d’intérêts en 2014 ? Certains estiment même qu’elle est devenue indolore grâce à des taux d’intérêts négligeables. 45 milliards à payer tous les ans et plus, est-ce négligeable ? Comparé au budget de l’Enseignement : 46,6 milliards. Comment retrouver cet équilibre tant rêvé depuis 1975, certainement pas en diminuant le temps de travail à 32 heures. C’est une ineptie !
L'espérance de vie augmente, le temps de travail diminue
Alors que la durée de vie augmente de 7 heures1/2 par jour, soit 22 années depuis la dernière guerre, nous n’avons eu de cesse de diminuer les temps de travail et d’activité des salariés base horaire. Cela a été complètement incompatible avec une gestion de bon père de famille. Dépenser ce que l’on n’a pas, en augmentant et créant sans arrêt des prélèvements pour compenser, puis des emprunts ; Et tout cela en diminuant constamment le niveau de vie, avec des fermetures de pans entiers de nos industries…
Depuis 2000, les 35 heures ont sonné le glas de la croissance française revenue. Au 1er janvier 2015, soit quinze années après cette durée, elles se sont ancrées dans la réalité. En dehors d’une légère remontée avec les heures supplémentaires mises en place sous Nicolas Sarkozy, le temps réel de travail a baissé de façon continue. Nous sommes passés de 1955 heures en 1999 à 1661 heures en 2014, soit 36,2 heures par semaine.
Cette réforme qui se voulait être une répartition du temps de travail entre salariés et chômeurs, n’a jamais atteint son but. Contrairement avec son objectif, elle n’a pratiquement eu aucun effet sur le chômage. Cette réforme a même abouti à une énorme inégalité. Les entreprises de plus vingt salariés et ceux du public ont bénéficié d’un doublement de leurs congés sans diminution de leur rémunération. Alors que les salariés des petites entreprises, commerçants, artisans, professions libérales, agriculteurs ont seulement été invités à en partager le coût inscrit au passif des comptes de l'Etat, par le truchement des allégements de charges.
Il faut 40 heures minimum de travail par semaine
Une dégradation s’est même faite sentir rapidement, par une diminution des embauches et un blocage salarial qui a perduré plus de cinq années. Le chômage qui était à 7,7% en 2001, s’est retrouvé à 9% en 2006, soit un passage de 2,048 à 2,512 millions de chômeurs.
La résultante : Une compétitivité horaire qui s’est améliorée au début, mais qui au global nous a éloigné de nos principaux concurrents. De 2013 à 2014, nous sommes même passés de la 24ème place à la 29ème. On peut être très performant sur une heure, mais si l’on fait moins d’heures que les autres, nous nous retrouvons à la traîne. Alors un peu moins de stress, de compétitivité horaire et plus d’heures travaillées payées auront un impact très rapide sur nos performances tant sur le territoire, qu’à l’international. Ce n’est pas 32 heures qu’il nous faut, mais au minimum 40 heures semaine. Les Suisses eux, ont tout compris, ils viennent de passer de 42 heures à 43 en n’acceptant aucune augmentation de salaire. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont devenus le leader mondial de la gestion économique par tête depuis trois ans. Ils sont loin des 32 heures !