La France est-elle prête à faire face à une épidémie de coronavirus ? Elle s’y prépare en tout cas.
Coronavirus : « il faut se préparer à une circulation du virus sur le territoire national »
Pour l’instant, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure ; en France, il n’y a eu que 12 cas de coronavirus même si l’on déplore un mort. Cependant, la maladie gagne du terrain en Europe, notamment en Italie où l’on dénombre déjà 5 décès. Il est donc tout à fait possible que le virus passe la frontière et s’attaque de manière plus virulente aux Français. Interrogé par Le Journal du Dimanche, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui a expliqué que la situation italienne était suivie en temps réel a déclaré « qu’il faut se préparer à une circulation du virus sur le territoire national ».
Le France se prépare donc concrètement à affronter une épidémie de coronavirus. Pour cela, elle a envoyé, vendredi 21 février 2020, un message aux Agences régionales de santé (ARS), aux établissements et aux professionnels « pour les informer du changement de la définition des cas : on n’a plus une liste de pays mais des zones où le virus circule ». « Notre stratégie est toujours d’anticiper et de freiner la diffusion » a expliqué Jérôme Salomon.
Quelle stratégie pour lutter contre l’épidémie ?
Publié par le ministère des Solidarités et de la Santé, un guide méthodologique explique les actions de préparation au risque épidémique. « La stratégie actuelle est de limiter l’introduction du virus et le cas échéant, de freiner sa propagation sur le territoire, en s’assurant de la détection rapide des patients suspects et le cas échéant, leur classement en « cas possibles ». L’objectif vise aussi à isoler et traiter les patients classés « cas confirmés » dans des établissements de santé habilités pour le Covid-19 » explique le manuel.
Outre l’information des professionnels de santé et le déploiement sur le territoire des méthodes diagnostiques, le guide propose un certain nombre de précautions. Pour le patient, il s’agit d’utiliser du gel hydroalcoolique et de porter une masque ; pour les soignants qui s’occupent d’un cas possible ou confirmé, il convient de porter un appareil de protection respiratoire FFP2, des lunettes de protection, une charlotte et une surblouse à usage unique. Des précautions qu’il semble difficile d’appliquer selon la Fédération des médecins de France. « Il n’y a pas de masques de protection FFP2 disponibles chez les distributeurs, pas de lunettes de protection dans les cabinets, pas de blouses jetables. La réponse du ministère : “Utilisez les reliquats des dotations de la grippe H1N1 de 2009”! » lit-on dans les colonnes du Figaro. Un fossé entre les recommandations écrites et la réalité du terrain qui n’empêchera certainement pas le coronavirus de poursuivre sa propagation.