Le rapport annuel de l’OCDE sur le numérique mérite vraiment d’être lu. Il illustre le décrochage français dans les filières d’avenir, en parfaite contradiction avec le mensonge idéologique du « ça va mieux! ». Les analyses de l’OCDE sur la part du numérique dans la valeur ajoutée, et sur l’emploi des ingénieurs du numérique dans l’économie en sont les parfaites illustrations.
Le numérique joue un rôle secondaire dans la valeur ajoutée
L’OCDE produit ce tableau saisissant sur la part du numérique dans la valeur ajoutée:
Source: OCDE
Le classement est sans ambiguïté, malheureusement pour la France. En moyenne, dans l’OCDE, le numérique représente environ 5,5% de la valeur ajoutée. Des pays comme la Corée, le Japon, l’Irlande, la Suède, « explosent » cette moyenne en dépassant les 6% de la valeur ajoutée. La France appartient à la deuxième partie du tableau, aux côtés de la Slovénie ou du Danemark. Avec à peine 4% de sa valeur ajoutée provenant du numérique, la France se situe en plein décrochage…
Un cataclysme numérique sur le marché du travail
Pire encore, les chiffres sur la place des « spécialistes de l’information et de la communication » sur le marché du travail sont accablants:
Source: OCDE
Alors que des pays comme la Finlande comptent parmi leurs salariés 6% de spécialistes des technologies de l’information et de la communication, la France se situe en queue de peloton, avec moins de 3% de salariés appartenant à ce secteur. Parmi les « grands pays », seule l’Italie et la Pologne font moins bien. On notera la liste des pays qui dépassent la France: l’Espagne, le Portugal, la Slovénie, l’Estonie, l’Islande, l’Australie… entre autres.
Si la France peut se targuer d’avoir amélioré son score global depuis 2011, certains pays ont fait beaucoup mieux. Le Portugal, par exemple, comptait, en 2011, beaucoup de spécialistes des TIC que la France. Mais une politique volontaire lui a permis de rattraper son retard.
Une fois de plus, ce qui est en cause n’est pas forcément le retard français, mais l’incapacité de la France à le combler. Mais, c’est vrai, « ça va mieux ».
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog