La France accuse une chute des naissances au 1er trimestre

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Par Jacques Bichot Publié le 28 avril 2016 à 5h00
France Natalite Chute Naissance 2016
@shutter - © Economie Matin
178 000On a dénombré 178 000 naissances au premier trimestre 2016.

L’année 2015 a été marquée, en France, par une baisse importante des naissances, et un accroissement des décès.

Le second phénomène, pour malheureux qu’il soit, semble avoir été provoqué en grande partie par un échec exceptionnel des vaccins contre la grippe : les virus auraient évolué d’une manière différente de ce qui avait été prévu par nos spécialistes. Une légère tendance à la hausse de longue durée est cependant prévisible, du fait de l’accroissement du nombre de personnes très âgées, sans que cela soit vraiment inquiétant.

Il en va différemment en ce qui concerne les naissances. Nous ne parlerons ici, quantitativement, que de celles qui surviennent en métropole, car les statistiques de l’INSEE intègrent les naissances Outre-mer avec un certain retard. En revanche, pour la France métropolitaine, le nombre des naissances vivantes de chaque mois est connu dans la dernière semaine du mois suivant. Les chiffres de mars viennent dont de « tomber », ce qui donne la tendance du premier trimestre.

Cette tendance est mauvaise : 178 000 naissances au 1er trimestre 2016, correction faite du caractère bissextile de 2016, contre 183 200 au 1er trimestre 2015 et 192 000 au 1er trimestre 2014. La baisse atteint 7,3 % en deux ans, dont 4,6 % de 2014 à 2015, et 2,8 % cette année. Certes, l’amplitude de la baisse est moindre que l’an dernier, mais il n’y a ni redressement, ni stabilisation. Si l’année 2016 continue sur cette lancée, ce sera environ 56 000 naissances qui manqueront en 2016 par rapport à 2014.

Nous pleurons à juste titre les quelque 10 000 décès provoqués annuellement dans notre pays par les suicides, les 3 500 morts dans des accidents de la route et les centaines de Français tuées par des terroristes ou lors d’opérations militaires. Et nous avons bien raison de mettre en œuvre des moyens conséquents pour lutter contre ces hémorragies ; il faudrait les renforcer encore, particulièrement en ce qui concerne la prévention des suicides. Mais nous serions également bien inspirés de ne pas prendre à la légère le problème des naissances qui ne se produisent pas.

Charles de Gaulle avait deux grandes idées pour la France : mettre fin à la « chienlit » qui la mine, et lui rendre l’envie de remplir les berceaux, car sans nourrissons en nombre suffisant notre pays ne sera « qu’une grande lumière qui s’éteint ». Cela devrait être à nouveau les deux préoccupations majeures de ceux qui se croient aptes à le gouverner.

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Jacques Bichot est économiste, mathématicien de formation, professeur émérite à l'université Lyon 3. Il a surtout travaillé à renouveler la théorie monétaire et l'économie de la sécurité sociale, conçue comme un producteur de services. Il est l'auteur de "La mort de l'Etat providence ; vive les assurances sociales" avec Arnaud Robinet, de "Le Labyrinthe ; compliquer pour régner" aux Belles Lettres, de "La retraite en liberté" au Cherche Midi et de "Cure de jouvence pour la Sécu" aux éditions L'Harmattan.

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