Sur la route de la santé connectée et économique

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Par Nicolas Sailly Publié le 8 mars 2016 à 5h00
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@shutter - © Economie Matin
135 000En 2014, 135 000 Français auraient pu être sauvés de décès prématurés.

Fitbit, Nike, Jawbone et bien d’autres montres connectées ont fait leur apparition dans notre quotidien. Les consommateurs sont de plus en plus adeptes d’un mode de vie connecté et du quantified self.

S’auto-mesurer pour améliorer sa fréquence d’activités sportives, son alimentation et par extension sa santé est devenu et va devenir de plus en plus fréquent. Phénomène de mode ou tendances sur le long terme ? Et si les consommateurs pouvaient aussi en tirer une contrepartie financière ? Et si les bracelets et autres objets connectés leur permettaient de payer moins cher leurs cotisations de mutuelle et/ou d’assurance. Dépenser plus en énergie et essayer de vivre plus sainement : nouveaux moyens de faire des économies ? …. Pourquoi pas ?

Les objets connectés connaissent un essor florissant auprès des consommateurs. Dans tous les domaines, toutes les marques se concurrencent pour offrir le produit le plus performant possible. La santé est particulièrement touchée par ce phénomène, notamment grâce aux bracelets et montres connectés. Allant du podomètre au cardiofréquencemètre, il existe des bracelets pour tous les besoins. Aujourd’hui, il est possible de connaître le nombre de pas que nous faisons dans la journée, le nombre de marches grimpées, de suivre son alimentation ou son rythme cardiaque. Cela reste peut-être anodin pour certains, mais on peut supposer que ces données récoltées sur nos habitudes aujourd’hui à des fins informatives ou physiques serviront dans un futur proche à aussi économiser de l’argent.

En 2014, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les diabètes ont causé la majorité des décès dans le monde. Selon l’OMS 40% de ces décès étaient prématurés et auraient donc pu être évités, soit 135 000 français qui auraient pu être sauvé ! On peut supposer que les objets connectés aideront les consommateurs qui, en usant du quantified self, pourront analyser leurs habitudes alimentaires, leur sédentarité et prendre des mesures en amont pour agir sur leur état de santé. Prenons l’exemple de ce randonneur américain portant l’une de ces montres connectées, et qui grâce aux résultats recensés, a détecté une anomalie cardiaque et en a informé ses médecins. Ces derniers ont pu lui éviter une hospitalisation de longue durée, en lui implantant directement un pacemaker pour palier à son arythmie. L’avantage est humain et financier dans le cas présent. En effet, non seulement une vie a été sauvée mais en plus cela a été nettement moins coûteux pour le patient et les organismes qui auraient dû prendre en charge l’hospitalisation.

Toujours au niveau de la santé, du point de vue du particulier, on peut également imaginer qu’il sera possible de bénéficier d’une réduction de ses mensualités en démontrant- grâce aux données récoltées sur nos objets connectés - nos améliorations d’hygiène de vie en termes d’activités et d’habitudes alimentaires. Les consommateurs pourront montrer leur détermination à vouloir être en forme, en augmentant leur temps de marche dans une journée par exemple. C’est donc la volonté à rester en bonne santé qui sera récompensée par les assureurs financièrement.

Dans le monde professionnel on peut également imaginer que des efforts peuvent être faits. Pourquoi ne pas équiper de bracelets connectés les collaborateurs sédentaires. Un moyen pour les inciter à se retrouver en position debout plus souvent lors de réunions par exemple, prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, marcher de manière régulière dans leur bureau, en contrepartie, les mutuelles pourraient baisser les cotisations des plus actifs.

Avec les objets connectés, nous pouvons sans nul doute faire de la prévention des risques et améliorer notre santé. Etre en veille, prendre de bonnes habitudes de vie et en plus faire des économies. Que demander de plus ? Beaucoup peuvent penser que tout ceci peut paraitre utopique. Mais les discussions qui ont lieu dans l’espace public préfigure déjà que cette utopie deviendra réalité. Bien entendu dans ce cercle vertueux, il sera nécessaire de faire attention à ce que cette segmentation due à l’analyse des données n’ait pas d’effet pervers : baisser les cotisations de certains profils certes, mais augmenter celles de ceux qui ne souhaitent ou ne peuvent pas passer le cap de la santé connectée serait injuste et irait à l’encontre même du principe de l’assurance. En route vers une assurance connectée, économique et équitable ?

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Nicolas Sailly, Directeur Digital, Marketing & Communication d’ ASSU 2000

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