On connaissait la France comme pays d'assistés, critique récurrente de celles et ceux qui veulent réduire les aides de l'Etat pour les plus démunis et les chômeurs ; mais on ne savait pas que la France était un pays, en réalité, de "malades". Les Affections de longue durée (ALD) battent des records et ça coûte cher à l'Assurance maladie qui doit prendre en charge les traitements.
De plus en plus de malades chroniques
Certes, c'est une avancée en termes de santé : certaines maladies, comme le SIDA par exemple, ne provoquent plus la mort à court terme et, sous réserve d'un traitement de longue durée voire à vie, les malades peuvent avoir une vie quasiment normale. Mais l'augmentation des personnes ayant une ALD coûte cher... de plus en plus cher au fur et à mesure que la science fait des découvertes.
En 2014, selon les données de l'Assurance maladie publiées mercredi 9 mars 2016, 200 000 personnes sont venues s'ajouter au nombre de malades affectés par une ALD. En fait, 1,3 million de personnes ont déclaré une ALD cette année-là mais, du fait d'une guérison ou d'un décès, 1,1 million est sorti du régime. Le solde reste toutefois positif.
Diabète, cancer, SIDA... 9 200 euros par personne et par an
Comme le rappelle le journal Les Echos, la Direction du Trésor avait quantifié le coût moyen du traitement de ces maladies de longue durée : 9 200 euros par personne et par an. En tête de file on trouve les diabétiques (type 1 ou type 2) qui représentent 4 % de la population française, en augmentation constante à cause de l'augmentation de l'obésité (pour le type 2).
Le cancer, le SIDA, les maladies cardiaques ou encore Alzheimer font partie de la liste des ALD prises en charge à 100 % par la Sécu. Et si en 2014 il y avait 9,86 millions de Français atteints d'une ALD, avec l'ajout des 200 000 mentionnés ci-dessus on dépasse le seuil des 10 millions... soit environ 15 % de la population.
Coût total ? Selon le calcul du Trésor de 2014 : 90 milliards d'euros. Une facture qui ne cessera d'augmenter : on prévoit qu'en 2025 pas moins de 20 % de la population française sera atteinte d'une ALD.