Les entreprises sociales contribuent pleinement à la croissance économique du pays. Qu’elles soient des associations, des coopératives, des entreprises d’insertion ou encore des SA ou SAS, elles sont des milliers en France à mettre quotidiennement l’efficacité économique au service de l’intérêt général.
Elles interviennent dans des domaines comme la petite enfance, la dépendance, la santé, la réinsertion de personnes éloignées du monde du travail, le logement, l’environnement, tout en étant viables économiquement. Elles produisent des biens et des services, génèrent de la richesse, innovent partout sur le territoire pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux de nos concitoyens.
Elles emploient 2,35 millions de salariés et créent constamment des emplois nouveaux. Combien ? 440 000 emplois depuis dix ans, soit une croissance de 23 % quand dans le même temps l’emploi privé traditionnel n’augmentait que de 7 % ! Même si l’on peut redouter un ralentissement de cette tendance pour 2012, ces chiffres témoignent d’une dynamique que l’on peut espérer pérenne pour au moins trois raisons.
Premièrement, les entreprises sociales sont par définition positionnées sur des secteurs d’intérêt général, qui répondent à des besoins durables des populations, accentués par la crise que nous traversons. Elles sont également présentes sur des filières d’avenir, comme par exemple l’aide à domicile, le commerce équitable ou encore la croissance verte certaines d’entre elles font ouvertement concurrence aux mastodontes privés lucratifs du secteur. Sur ces filières leurs potentiels de développement et d’emplois durables sont importants.
Deuxièmement, les entreprises sociales vont être concernées, comme les autres acteurs de l’économie, par des départs massifs à la retraite. Parmi les 2,35 millions de salariés, 620 000 d’entre eux ont aujourd’hui plus de 50 ans et partiront à la retraite d’ici à 2020. 93 % des entreprises sociales prévoient de les remplacer.
Ces départs concernent tous les champs d’activité des entreprises sociales et tous les types de postes, dont un nombre important de postes d’encadrement, de l’ordre de 17 %. Troisièmement, le modèle de l’entreprise sociale rencontre les aspirations d’une nouvelle génération profondément marquée par les excès de capitalisme financier et qui souhaite rendre l’économie plus humaine.
Les entreprises sociales séduisent les jeunes et savent les attirer, y comprit les talents de demain qui sortent des plus prestigieuses écoles de commerce ou d’ingénieur, parfois au nez et à la barbe des grands du CAC 40 ! Pour illustrer cette tendance, un sondage CSA/Avise montrait en 2010 que les entreprises sociales suscitaient un engouement important auprès des jeunes puisque 75 % d’entre eux choisiraient prioritairement d’y postuler.
Grâce à la qualité des emplois qu’elles proposent, par essence porteurs de sens, et leur capacité à concilier réussite individuelle et bien commun ; grâce aussi à leur esprit de justice salariale qui se traduit par des échelles de salaires encadrées, les entreprises sociales n’ont aucun mal à pourvoir les emplois qu’elles proposent.
Rappelons également les entreprises sociales génèrent de l’emploi là où l’Etat, les collectivités et les entreprises classiques ne savent plus le faire seuls : les territoires fragiles comme les zones rurales, les quartiers sensibles, les bassins en reconversion. Elles créent également des emplois pour des personnes en situation de vulnérabilité sociale, psychique et physique que l’entreprise classique, porteuse d’une vision parfois réduite de la rentabilité, ne sait pas employer.
Les entreprises sociales favorisent l’emploi pour tous, comme l’entreprise Recode (groupe Altereos) et son modèle d’entreprise de reconversion. Ce dernier permet aux salariés peu qualifiés, sortant de sites industriels sinistrés, de monter en compétences grâce à une formation et un contrat de professionnalisation puis de se reconvertir vers des métiers porteurs sans passer par une période de chômage.
Développer l’entrepreneuriat social, c’est donc développer l’emploi pour tous. C’est un formidable outil pour inverser la spirale négative du chômage, encore sous-évalué, sous-exploité par les pouvoirs publics qui doivent accélérer leur soutien à cette autre manière d’entreprendre, comme ont commencé à le faire la Commission Européenne, le gouvernement et certaines régions françaises, avec l’appui du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves). Dans la lutte contre le chômage, ne passons pas à côté du potentiel des entrepreneurs sociaux !