La situation peut sembler paradoxale à l'heure où le gouvernement multiplie les plans d'économies afin de faire baisser le déficit et améliorer la compétitivité du pays, mais le fait est les investisseurs internationaux n'hésitent pas à prêter de l'argent à l'État français… quitte à être très peu rémunéré.
Une aubaine pour la France
Les taux d'emprunts de la France sont passés sous la barre des 2%, ce qui signifie que les rendements des obligations d'État à 10 ans sont très peu rémunératrices. Une aubaine pour les caisses du pays qui se refinance ainsi à peu de frais, ainsi que pour les emprunteurs (entreprises comme particuliers).
Manuel Valls n'y est d'ailleurs pas pour rien. Bien souvent, afficher sa volonté de réduire les déficits se montre aussi efficace que réaliser les économies proprement dit. L'impact psychologique sur les investisseurs est fort, puisque ces mesures annoncées mercredi montrent que les autorités prennent le problème au sérieux.
L'affichage avant les actes
De plus, la volonté affichée encore cette semaine de tenir le cap des 3% de déficit en 2015 détend encore plus les taux auxquels la France peut emprunter sur les marchés internationaux - même si l'objectif n'est pas tenu ou que la note du pays (notamment par l'agence Moody's, qui a placé la France sous surveillance en janvier) se dégrade encore.
Autre signe de confiance des investisseurs : la différence entre les taux français et allemand à 10 ans est de 0,46 point seulement. L'Allemagne achète à 1,51%, la France à 1,97% : l'écart est minime entre les deux principales économies européennes, alors que les perspectives de croissance sont bien différentes.