Le gouvernement et certains parlementaires sont très excités par le projet d’extension du RSA aux personnes âgées de moins de 25 ans.
Effectivement, quand beaucoup de jeunes ont été si mal éduqués qu’ils ne trouvent pas de poste où leur activité pourrait présenter une utilité suffisante pour justifier un salaire, il ne reste plus qu’à leur verser une petite rente en espérant qu’à défaut de participer à la production ils feront moins de bêtises. Le RSA dès 18 ans est la suite logique du sabotage de l’Éducation nationale et de notre inaptitude à intégrer culturellement et socialement une partie importante des jeunes issus de certaines minorités.
Ceci étant, ce projet nous ouvre des perspectives intéressantes. La nocivité des jeunes dealers est peu de choses en comparaison de celle d’un ensemble d’hommes politiques qui utilisent les pouvoirs que leur a confié la République pour accumuler les obstacles sur la route des véritables réformes et donc du retour au plein emploi et à l’équilibre budgétaire.
L’équipe (utilisons malgré tout ce mot assez peu exact en la circonstance) au pouvoir est visiblement désireuse de manifester son existence jusqu’à la dernière minute en prenant, en préparant et en votant ou en faisant voter des dispositions qui vont encombrer notre capharnaüm législatif et réglementaire et augmenter le temps et l’énergie nécessaires pour nettoyer les écuries d’Augias que nos codes sont devenus. Le projet de retenue à la source de l’impôt sur le revenu est un exemple parmi d’autres de cette politique de la terre brûlée, ou plus exactement recouverte d’une couche de pierres qu’il faudra ôter avant de pouvoir la cultiver à nouveau.
La France serait largement gagnante en doublant les émoluments de ces hautes personnalités en échange d’un engagement de leur part : ne plus rien faire d’autre jusqu’aux prochaines échéances électorales que d’inaugurer des expositions de chrysanthèmes. La Belgique, qui a passé une longue période sans gouvernement, s’en est trouvée plutôt bien. Prenons donc exemple sur nos voisins d’outre Quiévrain, une fois.