L’objectif de l’Etat n’est pas forcément celui des entreprises

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Par Daniel Moinier Publié le 24 juin 2016 à 5h00
France Etat Objectif Entreprises Croissance
@shutter - © Economie Matin
2 100 milliards ?La dette française a dépassé les 2 100 milliards d'euros.

L’élection présidentielle est en ligne de mire et les candidat(e)s de droite et du centre se sont lancé(é)s dans des propositions accrocheuses avec comme objectif de remettre les comptes de l’état sur pieds, relancer la croissance en favorisant la flexibilité des entreprises.

En ce qui concerne les entreprises, pour ne pas être confronté à un rejet par l’opinion et les syndicats, ces candidats louvoient en proposant en général de la flexibilité (ou flexisécurité : Programme à la mode) des horaires, des emplois au lieu de mettre en place les 40 heures. L’état, lui, a besoin pour retrouver rapidement de la croissance : de la consommation, des embauches, des investissements. Ce qui implique plus d’heures travaillées donc plus de pouvoir d’achat, des rentrées de charges, de TVA et ensuite plus de rentrées d’impôts, de taxes, etc…

Mais que vont faire les entreprises avec cette flexibilité : L’utiliser au maximum pour essayer de remonter leur marge.

Comment ?

En s’organisant autour et avec la flexibilité en minimisant le nombre d’heures effectuées, en gardant au maximum les effectifs, en les diminuant même avec moins de renouvellement de postes. Ce qui veut dire moins d’emplois, moins de salaires, moins de charges, d’impôts, de taxes, etc...

Ce n’est qu’ensuite, lorsqu’ils devraient redevenir plus compétitifs, que les commandes rentreront qu’ils commenceront à embaucher. Il ne faut pas croire que les entreprises veulent faire plaisir à l’état, leur premier objectif c’est leur pérennité et leurs résultats. Si elles peuvent « faire ensuite du social » ce sera en plus avec une notion de reconnaissance. La flexibilité pourra se réaliser ensuite sans difficulté mais au-delà des 40 heures. Comptablement, c’est aussi beaucoup plus facile à réaliser.

Osez, osez, la période est beaucoup plus propice qu’il y a quelques années. Remontez votre image, à l’heure ou des groupes se mettent en place pour proposer une autre politique sans politique. C’est le moment lancez-vous, mais dans la bonne direction en présentant les seules propositions qui permettront rapidement le retour de l’embellie. Il n’est pas nécessaire de proposer tout un échantillon de mesures qui ne seront que des mesurettes, qui ne donneront que l’impression d’un nuage qui se dissipera ensuite. C’est ce qui a été fait depuis de nombreuses années sans aucun résultat, si ce n’est des résultats catastrophiques, puisque l’on ne s’est jamais attaqué aux causes profondes du disfonctionnement de notre société. Il faut rappeler que nous avons dépassé très largement les 2000 milliards de dette et que depuis 1975, les déficits n’ont pas cessé. Depuis mai 2012, le nombre total de chômeurs toutes catégories confondues a augmenté d’1,2 million et de 610.000 rien que pour la catégorie A.

Les emprunts pour relancer l’activité n’ont jamais été la solution. Ils n’ont été que des pis-aller au service des politiques pour masquer financièrement leur incompétence à s’attaquer aux vrais problèmes. Tous les Pactes lancés par le Gouvernement Hollande en sont encore un exemple flagrant. Sans oublier les 34 plans pour relancer l’industrie et l’emploi (Pourquoi pas plus ?) qui devaient créer 480.000 emplois, c’était en Septembre 2013. Combien vont nous coûter tous ces emprunts dans 5, 10, 20, 50 ans et plus, puisque nous sommes arrivés à des délais de remboursement qui pourront atteindre jusqu’à 100 ans. Qui sera encore là pour constater les dégâts causés par ces décisions faites d’incompétences et d’irresponsabilité ?

Alors Mesdames, Messieurs les candidats prenez vos responsabilités, expliquez précisément comment il est possible de relancer rapidement la croissance, remonter le niveau de vie par le bas, retrouver des entreprises florissantes,remettre les comptes de l’état à flot, relancer une France qui retrouvera son « aura » en Europe et sur le plan international. C’est à ce prix que vous pourrez être élus et passer vos réformes. Comme certains le clament : « dire ce que l’on fera et faire ce que l’on aura dit ».

www.livres-daniel-moinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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