L’inefficience dans l’action au travail est un mal chronique souvent écarté et rarement abordé. On le vit dans toutes les grandes entreprises publiques ou privées, sans épargner les moyennes et les petites.
La France n’a pas l’apanage de ce mal. Dans l’OCDE, aucun de nos partenaires et concurrents n’échappent à la règle. Au delà de leur culture, vont faire la différence, leur capacité à réagir, leur esprit de compétition et leurs réelles motivations.
Entreprises : un immense gâchis de temps perdu
Un immense gâchis de "temps perdu" existe dans toutes nos entreprises et administrations. Pour les plus grandes d’entre elles, en termes de pourcentage de la masse salariale, il atteint en moyenne 38 % de perte sèche, auxquels s’ajoutent 14 % pour des mauvais choix des personnes, des postes inutiles, des lourdeurs de structures et de procédures. A ces 52 % de "temps perdu" s’ajoutent 18 % qui incluent l’absentéisme naturel ou provoqué et les "disparus" de l’entreprise. Ce total de 70 %, en moyenne, ne préjuge en rien de la compétence des individus, de leur qualité intrinsèque et de leur aptitude à la tâche.
Un rendement d'efficience trop faible
Sans aller au delà, on peut estimer qu’aujourd’hui, c’est donc autour de 30 % que se situe le rendement d’efficience à l’intérieur d’un "grand ensemble" public ou privé, à quelques % près. Les "petites et moyennes" vivent aussi ce genre de troubles à un autre niveau moins défavorable mais voisin. Cet écart d’efficience est compensé, tant bien que mal par une présence effective avec dépassement d’horaires, un travail stressant et une agitation de chaque instant. Si le tout correspond à un ensemble comptable égal ou supérieur à 100 % de la masse salariale pour une efficacité reconnue, l’efficience est loin du compte. La notion de temps de travail hebdomadaire à propos des 35 heures est tout à fait discutable.
Simplifier les procédures et réduire les circuits de décision
Si l’efficacité a un prix, elle est surévaluée. L’excès d’inefficience dans l’activité quotidienne doit être combattu. Il correspond au prix à payer pour masquer ce gâchis, responsable d’un sous-emploi masqué. Il est urgent de tenter d’y remédier de manière pratique, à la fois générale, ponctuelle et/ou locale, en simplifiant au maximum les procédures et en réduisant les circuits de décision.
Une amélioration directe d’efficience, (quelques 5 %), a une retombée directe sur l’activité de l’entreprise, son chiffre d’affaires et ses bénéfices. Ce "plus en performance" est générateur de richesses et créateur d’emplois. Il est à la portée de tous, dirigeants, entrepreneurs et responsables qui en auront pris conscience, face à une donne économique difficile.
Pour votre information, les entreprises les plus performantes dans les pays de l’OCDE, n’excèdent pas les 38 % d’efficience ce qui est déjà remarquable ! A noter que les ouvriers et employés, les moins qualifiés, attachés à des travaux manuels, ont une efficience apparente supérieure mais qui ne dépasse pas les 45 %.