Déficit public : et si on dépensait moins ?

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Par Alain Mathieu Modifié le 28 septembre 2012 à 4h14

Envers et contre toutes les prévisions d’économistes, la majorité actuelle compte encore sur une croissance magique et des augmentations d’impôts faramineuses pour tenter de réduire le déficit public dès l’année prochaine. Malheureusement, avec 49 % de la richesse produite confisquée et redistribuée par l’Etat, cette piste n’est pas tenable.

Le poids des dépenses publiques, de la réglementation et des contraintes administratives placent désormais la France en 47ème position mondiale en termes de libertés économiques, juste devant le Rwanda ! Notre pays est donc à bout de souffle, ces forces vives ne pourront pas accepter des impôts en plus.

Il ne reste plus qu’une solution, qui n’a jamais vraiment été essayée depuis 40 ans en France : la baisse des dépenses publiques. Certes la RGPP (révision générale des politiques publiques) a bien été une tentative, mais l’échec est patent : cette rationalisation à périmètre et missions constantes n’aurait rapporté que 5 à 7 milliards d’euros en 5 ans !

Un cas d’exemple : les sous-préfectures. Ces structures, héritées de la Révolution française, et qui n’ont plus lieu d’être depuis la décentralisation. La Cour des Comptes estime leur coût dans une fourchette de 220 à 250 millions d’euros par an. Il ne suffit plus de rationaliser leur fonctionnement, mais il faut tout simplement les supprimer, et transférer les rares missions qui leur restent aux communes.

De multiples économies peuvent être faites au sein de la nébuleuse d’agences publiques qui viennent d’être mises sur le grill par l’Inspection générale des finances. Elles seraient 1244 et coûteraient 50 milliards d’euros par an aux contribuables. Beaucoup de ces structures sont coûteuses : le Centre national du cinéma par exemple, qui dispose d’une trésorerie de 855 millions d’euros qu’il a du mal à distribuer. Ou encore le Centre national du Livre, qui coûte 36 millions d’euros par an pour redistribuer sous forme de subventions aux éditeurs l’argent de la taxe… sur le chiffre d’affaires des éditeurs.

Diviser par deux les budgets de la grande majorité de ces structures, fusionner les agence en doublon… Des mesures qui permettraient facilement de faire 10 à 20 milliards d’euros d’économies par an ! Mais l’Etat n’est pas le seul responsable de la fuite en avant des dépenses publiques. Nous dénonçons depuis 22 ans les gabegies et gaspillages des collectivités territoriales.

Leurs effectifs progressent de façon continue : en 10 ans, la masse salariale des seules communes a augmenté de 13 milliards d’euros. En s’appuyant sur les récentes estimations du député René Dosière, on pourrait facilement économiser 15 milliards d’euros par an en rationalisant le fonctionnement du bloc communal (communes et établissement publics de coopération intercommunale).

Quand une entreprise est en grave difficulté, les actionnaires ne demandent pas de réduire la facture des trombones par deux. Ils procèdent à une restructuration complète, en abandonnant des activités peu rentables, en vendant ou fermant des usines, en supprimant les postes en doublons. C’est à ce prix qu’elles peuvent redevenir compétitives et à nouveau créer de la richesse et des emplois.

L’Etat français est désormais au bord de la faillite, et son rétablissement ne se fera qu’au prix d’une gigantesque restructuration.

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Alain Mathieu est président de l’association Contribuables Associés (200 000 membres). Polytechnicien et docteur ès sciences économiques, il s’intéresse depuis plus de 10 ans au fonctionnement de la société française et a publié deux ouvrages : « Le modèle anti-social français », en 2008, et « Ces mythes qui ruinent la France », en 2011.

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