Ma question se veut directe, parce que le sujet est sérieux. Au moment où vous lisez cet article, je suis sûr que vous vous sentez plus jeune que jamais. Vous êtes dans la fleur de l’âge, vif comme l’éclair. Pourquoi devriez-vous donc vous intéresser à ce sujet ?
Parce que la dépendance est un vrai sujet
Croyez-le ou non, nous vivons de plus en plus longtemps en France. L’espérance de vie a presque doublé au XXe siècle. Si l’espérance de vie n’atteignait guère 45 ans au début du siècle, notre génération peut raisonnablement espérer atteindre les 80 ans. Pour autant, ce n’est pas sûr que nous vivions mieux l’âge mûr aujourd’hui.
En effet, 1,17 million de Français sont dépendants. Autrement dit, un retraité sur 10 est dépendant. La conséquence est simple : ils ont besoin d’une prise en charge pour compenser le manque d’autonomie. Je sais, cher lecteur : personne n’aime se projeter dans une telle situation. Vous êtes en pleine forme ; vous avez peut-être quelques soucis de santé, çà et là, mais il est peu probable que ce soit vraiment handicapant. Alors la dépendance, vous n’y songez pas.
Maintenant changez un instant de lunettes : il est toujours bon de protéger ses enfants, vous en conviendrez. Or prévoir le financement de sa propre dépendance, c’est tout faire pour éviter de devenir un poids financier pour ses enfants à l’avenir. Voyez plutôt.
504 000 euros : voulez-vous faire peser cette facture sur vos enfants ?
Hélène témoigne sur le site du journal Le Monde :
« Maintenir une personne dépendante à la maison nécessite des moyens financiers importants, car les salariés à temps complet, jour et nuit, étaient rémunérés 6 000 euros par mois, l’aide personnalisée d’autonomie (APA) de 500 euros ne couvrant qu’une infime part du budget. »
Elle précise : « cette situation a duré 7 ans et a coûté un demi-million d’euros aux enfants. »
Malheureusement pour nous, le pire est à venir. D’abord, la crise et chômage s’éternisent ; et comme vous lisez régulièrement les Publications Agora, vous savez que cela ne va pas s’arranger comme par magie. Rappelez-vous aussi que les retraites ne sont pas financées passé 2022. Et qu’elles iront en s’amenuisant. Alors que faire ?
Il existe des solutions, à commencer par l’assurance-vie
Vous pouvez bien sûr souscrire un contrat d’assurance-vie. Ainsi, toutes les sommes investies seront placées et viendront grossir votre capital de départ. A la sortie, vous pouvez opter :
soit pour le versement du capital en une fois ;
soit pour une rente viagère qui constituera de fait une sorte de retraite complémentaire, voire une assurance dépendance.
Attention toutefois : si vous optez pour la sortie en rente viagère, sachez que vous n’aurez plus l’usage du capital. Vous détenez une créance sur votre compagnie d’assurance qui s’engage à vous verser votre rente. Mais si par malheur vous veniez à trépasser relativement jeune, les sommes que l’assureur aurait dues vous verser sont perdues. Vos héritiers n’auront que leurs yeux pour pleurer… Soyez vigilant lors du choix de votre contrat d’assurance-vie : l’option dépendance de la plupart des contrats n’est activable qu’en cas de dépendance totale.
Autre solution : les contrats d’assurance dépendance
A contrario, et c’est une seconde solution, les contrats d’assurance dépendance spécifique sont activables dès qu’une dépendance partielle est constatée. Mais là aussi, il faut être prudent avant de signer le bon contrat. Voici un témoignage des enfants de Monsieur Gabriel G. :
« En 1995, notre père marié, âgé de 73 ans, adhère à une assurance chez XXX, prévoyant en particulier le versement d’une rente trimestrielle en cas de dépendance, si la personne se trouve un jour dans l’impossibilité définitive d’effectuer 3 des 4 actes de la vie quotidienne : se déplacer, s’habiller, s’alimenter, se laver et si elle bénéficie d’un service de soins infirmiers à domicile.
Or, peu à peu la santé de notre père se détériore et son épouse assure seule la charge de l’aide pour les 4 actes de la vie quotidienne ; notre père bénéficie en outre 4 fois par semaine de soins infirmiers à domicile et se déplace à l’aide d’un déambulateur et ensuite en fauteuil roulant.
Notre mère (80 ans), qui s’épuise peu à peu, doit avoir recours à une aide-ménagère (40 heures par mois) et signale la situation à l’assurance le 16 juin 2006….
En juillet 2006, un médecin généraliste conventionné constate, certificat médical à l’appui, que notre père ne peut se déplacer à l’intérieur de sa maison sans une aide technique, que notre mère doit lui tenir sa boisson à la bouche, couper ses aliments ou même les mouliner et l’alimenter à la petite cuiller. Notre mère lave et habille notre père qui ne pèse alors que 40 kg.
Malgré cette situation qui empire chaque jour, nous n’avons pu obtenir le rapport de ce médecin commis par l’assurance qui refuse l’attribution de la rente qui aurait pourtant amélioré considérablement la situation. Les démarches se poursuivent : « manquait toujours une pièce au dossier, lettre non parvenue etc. « tous les courriers ensuite ont été envoyé en recommandé avec AR… en vain et les choses traînent en longueur… Le 15 juin 2007 notre père décède ! Le médecin de l’assurance se présente à son domicile le 19 juin 2007… »
Deux conseils : il est impératif de bien choisir son contrat ; et de poser beaucoup de questions avant de le signer. Les compagnies d’assurance ne sont malheureusement pas des sociétés philanthropes et ont vocation à faire des bénéfices…
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