Selon l'OFCE : L'Observatoire Français des Conjonctures Economiques, la France devrait terminer l'année 2014 à 0,6% de croissance. Les prévisions pour 2015 la situeraient à 1,1% de croissance de son PIB.
Ce niveau ne contribuera à faire diminuer son chômage, d'autant que le spectre de la déflation guette toute l'Europe.
Pour 2014, le record devrait être tenu par la Grèce qui devrait atteindre les moins 1,5%, en ayant déjà été à moins 1,8% en 2013. L'autre plus touché est le Portugal avec moins 0,2% qui pourtant se situait à plus 0,2 en 2013, suivi de l'Espagne à zéro qui était à plus 0,2% en 2013. L'Italie n'est guère mieux lotie, en pente descendante avec ses plus 0,2%, surtout qu'elle se situait à 0,7% en 2013. Seule l'Allemagne sort légèrement la tête de l'eau avec son plus 1%. Même si depuis, elle donne de forts signes de « fatigue ».
Ces perspectives peu encourageantes était redoutées depuis quelques mois par la BCE et Mario Draghi son Responsable. Celui-ci est attendu au « coin du bois » en sauveur pour redresser par tous les moyens en son pouvoir, cette très mauvaise situation.
Celui-ci était déjà intervenu une première fois le 25 juillet 2012, suivi de cinq autre interventions en baissant le taux directeur. En même temps, avec ses rachats de dette d'état, il a certainement sauvé l'Euro qui était beaucoup contesté et attaqué par plusieurs pays.
Les causes de l'inflation française : Elle a été en grande partie dopée par les hausses d'impôts successives, taxes, TVA, etc... Ces hausses ont en majorité masqué la véritable baisse des prix, ainsi que l'appréciation de l'euro par rapport au dollar. Celle-ci ayant simplement retardé l'entrée en déflation.
Les deux points principaux qui entraînent cette déflation, c'est un marché du travail qui stagne avec un sureffectif de 230.000 emplois dans le secteur marchand. Ainsi qu'un taux de chômage très élevé qui en plus ne ralentit pas. Et ce n'est pas les commentaires de chefs d'entreprise qui vont nous rassurer. Ils annoncent qu'ils ont très peu de visibilité et ne voient pas poindre d'embellie à l'horizon. Même les données de l'OFCE vont dans ce sens : un chômage qui devrait passer de 9,8% à 9,9% de 2014 à 2015. De plus les faibles marges des entreprises françaises, les plus faibles d'Europe, ne favorisent pas la distribution d'augmentation de salaires. Ce qui devrait au mieux conduire à une croissance de 1 à 1,1% en 2015, taux qui sera insuffisant pour envisager une réelle reprise d'activité.
Devant cette menace, Mario Draghi a franchi une nouvelle étape en annonçant que la BCE, pour compléter ses mesures de relance, allait se lancer dans un programme de rachats d'actifs. Il avait déjà en premier lieu, baissé les taux directeurs à 0,05%. Taux historiquement bas, jamais atteint en Europe et même dans le Monde. Les banques étant un risque potentiel pour les états, il était plus qu'urgent de procéder à des achats de titres adossés à des actifs. Avec le double effet de transférer le risque lié au secteur bancaire vers le non bancaire et d'orienter le crédit vers l'économie réelle. Ce qui aura pour conséquence intéressante de réduire le lien entre les deux.
Cette stratégie de taux d'intérêts bas, qui est également celle du FMI mais combattue par Berlin, devrait permettre plus facilement d'emprunter sur les marchés.
Elle s'appuie également sur un vaste plan d'investissements financé à hauteur de 300 milliards (Plan Européen d'Investissements) échelonné sur trois ans.
Un autre axe est développé en parallèle : L'atténuation de la rigueur
Mario Draghi a surpris tout son monde, alors qu'il était plutôt jusque-là sur la ligne d'Angela Merkel, en annonçant que l'on pourrait restaurer un peu de croissance. La flexibilité prévue dans les règles européennes pourrait être utilisée afin de diminuer la faible reprise. Nous sommes peut-être allés trop loin dans l'austérité. Mais il a ajouté toutefois, qu'un ajustement monétaire ne pourrait en aucun cas, remplacer les réformes structurelles nécessaires. Il a ajouté également, en faisant entre autre allusion à la France, que la BCE ne pouvait résoudre tous les problèmes des états à elle seule.
Pour restaurer la confiance, il est plus que nécessaire que chaque pays ait une politique budgétaire cohérente qui puisse permettre aux chefs d'entreprise d'anticiper.
Pour compléter ces mesures, la BCE vient de lancer un programme d'achats d'obligations sécurisées émises par les banques.
Puis elle devrait à la fin de l'année, agir sur les crédits titrisés (ABS). Elle devrait aussi songer à élargir ses achats aux obligations d'entreprises. Projet qui devrait être mis sur la table juste avant la fin de l'année lors de la réunion programmée.
Est-ce que ces mesures seront suffisantes ? Il est permis d'en douter, même si elles peuvent avoir des effets de relance. La véritable cause qui a toujours bloqué une reprise pérenne tant recherchée, n'a toujours pas été décelée, ni bien sûr abordée.
C'est le manque de richesse des « couches populaires ». La véritable cause : l'augmentation de la durée de vie au regard des temps de travail et d'activité. Il est même possible de classer presque tous les pays en fonction de ce critère. Déficit, taux de chômage, niveau de charges, marges des entreprises, etc...
Il serait temps que la BCE et tous les pays européens abordent et mettent en place ces mesures permettant rapidement de retrouver un équilibre budgétaire nécessaire au développement d'un rayonnement international que l'Europe n'aurait jamais dû perdre.