Depuis le début de la crise, la confiance au travail s’est détériorée en Europe et en France. Au fur et à mesure, les résultats économiques et financiers comme les conséquences en termes de chômage et d’emploi ont perturbé le monde du travail.
Depuis le début 2015, la tendance à la reprise se fait jour. Avec un taux de croissance de 0,6% sur le premier trimestre, l’espoir renaît. Ce retour à la croissance peut dépasser d’après les organismes de prévision les 1,3 % à la fin de l’année 2015. Et pourtant, cela n’est pas encore synonyme de création d’emplois et de baisse significative du chômage. Dans de nombreuses entreprises, la stabilité du travail est très souvent conditionnelle. Au-delà du discours politique, la confiance au travail, dans son acception la plus large, est devenue un véritable enjeu pour de nombreux salariés.
Stimuler l’activité pour favoriser la reprise
Relayée et médiatisée, petit à petit, une appréciation négative, globale et excessive, s’est étendue à l’ensemble des salariés du public et du privé dès lors que leur activité n’était pas ou plus considérée comme directement productive. Indépendamment de la valeur intrinsèque des individus dans l’accomplissement de leur tâche, c’est ainsi qu’il y a, dans l’entreprise, les protégés et les exposés, ceux qui rapportent et ceux qui coûtent, ceux qui produisent et les autres... Dans cette logique, la situation économique s’aggravant, l’entrée dans la spirale des suppressions d’emplois et des licenciements comme seule solution de survie devient alors inévitable. L’amortissement du coût interne de l’opération est justifié par l’entreprise qui est sensée retrouver ainsi sa santé financière.
Devant la complexité du tissu social et économique, tous les salariés n’ont pas les mêmes degrés de motivation ou de démotivation, les mêmes types d’intérêts ou les mêmes craintes, les mêmes attentes ou les mêmes rancoeurs. Face au travail, à l’activité et au risque du chômage, l’ambiguïté est de taille. On ne parle plus de société à plusieurs vitesses mais bel et bien de société duale. Il y a les protégés et les exposés, secteurs public et privé confondus.?Faut-il en conclure pour autant que les salariés dans leur ensemble ne sont plus mobilisables ? En tout état de cause, pour tous, il semble bien que la nature même de la relation de travail avec l’entreprise puisse se modifie sur le fond. C’est la condition indispensable pour assurer la reprise en stimulant l’activité.
Recréer la confiance au travail est un travail d’équipe
La confiance se gagnera et se partagera dans le milieu de travail entre les salariés et les responsables. Elle ne se restaurera pas d’un coup de baguette magique après tant d’années de déconvenues par des discours lénifiants, parsemés de promesses incongrues, tenus par les mêmes acteurs. Les « discours » des politiques et des partenaires sociaux sont trop souvent sans suite. Il faudra être crédible dans le concret et parler vrai.
Le retour de la confiance au travail sera la première réponse à faire aux salariés en rapport aux attentes des entreprises. Il sera le résultat d’un travail d’équipe. C’est le devoir des chefs d’entreprise, des managers et des responsables à tous niveaux de mettre en place les conditions de cette réussite, sous peine de rester dans l’impasse et de ne pas gérer ces périodes d’instabilités.
Même en cette période de changement profond, ce serait une erreur grave de mésestimer le nombre important d’hommes et de femmes qui ont le goût du travail et de l’effort pour eux-mêmes. La passion du métier se rencontre partout, tous les jours, dans toutes les branches d’activité. Combien d’artisans, de commerçants, d’ouvriers, d’employés, de techniciens, d’ingénieurs, de cadres moyens ou supérieurs, d’enseignants, de fonctionnaires, ne vivent que pour leur métier ? Ces individus existent. Ils constituent une base de départ qu’il appartient de ne pas ignorer, sur laquelle il faut s’appuyer et capitaliser. ?
Pour défier toute instabilité qui vient perturber le milieu économique, l’entreprise doit être ouverte en permanence à une véritable concertation, cartes sur table, entre salariés, syndicats et dirigeants. C’est une des conditions pour pouvoir appréhender sur le fond l’ensemble des problèmes auxquels l’entreprise doit faire face pour être plus compétitive.??Le dialogue social doit être reconnu comme une force et non comme un handicap. C’est une des bases du retour à la confiance au travail.