Coût de la main d’oeuvre 2013 : la France, un des pires élèves d’Europe

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Par Laure De Charette Modifié le 28 mars 2014 à 3h11

Il faut croire que le Français est incroyablement plus qualifié, démesurément plus compétent et infiniment plus travailleur qu'un Allemand, un Espagnol ou un Bulgare. Vraiment ? Il est permis d'en douter.

Le salarié français, un luxe pour son entreprise

Pourtant, il coute à son entreprise bien plus cher que n'importe quel autre salarié d'Europe, sans apporter, en moyenne, une plus-value radicalement supérieure... Et c'est là que le bât blesse.

L'organisme européen de la statistique, Eurostat, vient de publier les données relatives au cout de la main d'œuvre dans l'ensemble des états membres.

Verdict : en 2013, un salarié du privé en France coutait en moyenne -salaire et cotisations sociales employeurs inclus- 34,30 euros de l'heure. Contre une moyenne de 28,40 euros au sein de la zone euro.

Seuls la Belgique et le Luxembourg font pire, avec respectivement un salaire horaire de 38 euros et de 35,70 euros.

En Allemagne en revanche, pays réputé pour la compétitivité de ses entreprises, le salaire horaire moyen d'un employé est de 31,30 euros.

En Europe de l'Est, un salarié coute près de dix fois moins cher qu'un Français

Et si l'on regarde le cout moyen d'un employé d'Europe de l'Est, on comprend mieux les envies de délocalisation de nos fleurons : 3,70 euros en Bulgarie, 4,60 euros en Roumanie et 6,20 euros en Lituanie.

Evidemment, ces écarts colossaux créent du dumping social et poussent certaines entreprises à recourir, dans des conditions parfois illégales, aux travailleurs détachés : cela signifie qu'elles recrutent des travailleurs étrangers en s'acquittant des charges sociales en vigueur dans leur pays d'origine, ce qui les rend bien moins couteux que des salariés locaux. L'Union Européenne vient justement de prendre des mesures pour renforcer les contrôles en la matière, étant donné le nombre d'abus.

Pour ce qui est de la France, reste à savoir si le pacte de responsabilité, qui consiste à baisser les charges pesant sur les entreprises à hauteur de 30 milliards d'euros, afin de baisser le cout du travail (et de doper au passage les embauches), va vraiment voir le jour. Sans être, lui aussi, vidé de sa substance en cours de route...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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