Et si on arrêtait de jouer avec la compétitivité ?

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Par Jérôme Dubus Modifié le 8 octobre 2012 à 4h14

Les résultats du commerce extérieur français sonnent, depuis plusieurs années, comme le glas d’un affaiblissement sans précédent de la compétitivité française.

Après un déficit de 50 milliards d’euros en 2010, puis de 70 milliards d’euros en 2011, la France a atteint un record jamais franchi ! La part de la France dans le commerce mondial a baissé de 35 % depuis 1995. En dix ans, la part des exportations françaises dans la zone euro a perdu 3 points, passant de 16 % en 2000 à 12 % en 2011.

Etonnamment, cet affaiblissement structurel n’a pas semblé inquiéter outre mesure les gouvernements qui se sont succédé sur la dernière décennie. Et pourtant, cette problématique est au cœur de notre rétablissement en matière de croissance, d’emploi, de pouvoir d’achat et de maintien de notre niveau de protection sociale. Il faut regarder la vérité en face : la compétitivité conditionne l’avenir économique de la France, la réduction de ses déficits et donc la possibilité d’éviter un scénario à la "grecque".

Nous avons depuis 2003 perdu le seul avantage compétitif que nous avions réussi à préserver : la compétitivité-prix. Alors que les coûts salariaux de l’Allemagne étaient supérieurs aux nôtres de 6 à 7 %, cet avantage s’est inversé grâce à une modération salariale négociée sans précédent.

Aujourd’hui, les Français travaillent 620 heures par an [NDLR : toutes catégories confondues, y compris les inactifs, enfants et retraités] contre 750 en moyenne pour les européens à un coût salarial horaire de 33 euros contre 28 euros en moyenne. Combien de temps pourrons-nous continuer ainsi ? L’échéance ultime se rapproche désormais à grand pas : il n’y aura pas d’alternative à une politique économique fondée sur un objectif majeur : le rétablissement rapide de notre compétitivité.

Le rapport Gallois est attendu avec impatience, les mesures gouvernementales également. Mais c’est d’un véritable "pacte national de compétitivité" dont notre pays a besoin qui s’appuiera sur 5 mesures appliquées concomitamment. Tout d'abord, réduire de 5 à 10 % nos coûts de production, ce qui nécessite une baisse des charges pesant sur le travail, compensée par une réduction des dépenses publiques.

Il faut ensuite engager un effort sans précédent en matière de recherche industrielle pour faire en sorte que les programmes de recherche soient plus nombreux et surtout plus orientés vers le process industriel. Assouplissons aussi le droit du travail tout en sécurisant les parcours professionnels des salariés ("flex sécurité").

Donnons la capacité à nos PME de pouvoir grandir plus facilement (l’Allemagne compte dix fois plus d’entreprises de taille intermédiaire que la France). Enfin, remettons la France au niveau de ses concurrents dans le domaine de la durée du temps de travail. La compétitivité l’emportera-t-elle sur la démagogie ? La France n’a aujourd’hui plus le choix...

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Jérôme Dubus est conseiller de Paris (17ème arrondissement) et Secrétaire National de l'UMP.

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