La loi « Travail » était sensée apporter des éléments pour améliorer la situation de l’emploi. Pour satisfaire le patronat, on a rien trouver de mieux que de parler de faciliter le licenciement pour favoriser l’embauche !
Un titre et un slogan de non sens qui choquent. C’est le chômage qui est à l’ordre du jour. Avant même d’embaucher, communiquer sur la meilleure façon de se séparer d’un salarié est « explosive ». Le côté provocateur de cette démarche fait les « titres ». Très vite, les réactions dans la rue ont pris le dessus sur ce qui allait s’apparenter à un simulacre de négociations sans objet.
C’est toujours le « chacun pour soi » qui prédomine
En termes de création d’emploi, principalement le Medef, la CGPME et la plupart des syndicats de salariés (CGT, FO, Sud) font du surplace ou s’initient occasionnellement en tentant de soutenir (CFDT, CFTC et CGC) avec réserve l’action du gouvernement avant de se rétracter. Les syndicats étudiants (essentiellement l’UNEF) manifestent et leurs représentants (principalement FAGE) dérangent. Ils ne peuvent pas partir les mains vides. Les résultats sur le sujet sont loin d’être satisfaisants. Ils sont même inquiétants en référence aux espoirs annoncés tant par le Medef que par le gouvernement. Il est évident qu’aucun de ces partenaires sociaux n’a été en mesure de proposer une « idée » cohérente en la matière qui puissent rassembler. Avec les discussions et les négociations en cours sur le code du travail et sur l’assurance chômage, personne n’est tombé d’accord pour faire un effort dans le sens du progrès pour tous. Tous les partenaires sociaux jouent « perso » sur fond de violence. C’est toujours le « chacun pour soi » qui prédomine.
Ce projet de loi tient le bas du pavé, dans une violence incontrôlée…
Quant au gouvernement, il ne domine pas le sujet. Il veut s’afficher comme un étrange « bienfaiteur », pris entre deux attitudes : l’une sous forme d’un assistanat au bénéfice des « sans emploi » et des chômeurs, et l’autre consistant en un soutien financier au « patronat » au travers du pacte de responsabilité et du Cice.
Désormais, c’est la loi « Travail » qui tient le « bas » du pavé avec des manifestations accompagnées de violences incontrôlées. Au milieu de tout cela, c’est l’opération « Nuit debout » qui préoccupe dans l’indifférence ! Ce projet de loi cristallise dans la « rue » dans la presse, dans les médias et au gouvernement comme à l’assemblée, bientôt toutes les contradictions du système. L’énoncé de son contenu, revu et corrigé, toujours indigeste n’a fait que préciser les écarts existant entre les partis en tous genres (politiques, patronaux, syndicaux, salariés et étudiants), favorisant des interventions médiatiques hétéroclites, plus ou moins orientées, mais pour la plupart à la recherche de leur propre raison d’être.
Un retour à la case départ exigé, accompagné d’« ultimatum » !
Syndicats patronaux et salariés manifestent les uns et les autres à leur façon. En posant un ultimatum, le patron du Medef et la CGPME ne se grandissent pas en demandant au gouvernement de revoir sa copie en retournant à sa première version de la loi Travail, pour ne pas accepter la surtaxe sur les CDD. D’accord ou pas avec les propositions du gouvernement, ils se doivent d’insister sur la négociation et de tenter d’influer au niveau parlementaire. Peut-être que l’incapacité du « pouvoir » à reprendre la « main » les incitent à ce type de comportement qui sera sans issue.
La tactique qui consiste à menacer le gouvernement de chantage à la non participation, aux négociations sociales actuelles, en particulier à l’assurance chômage, est indigne de ce que prétendent représenter ces syndicats patronaux ! De leur côté, les syndicats salariés dont les attentes ne sont pas satisfaites appellent aussi à la grève, à des manifestations élargies et des rassemblements insolites quotidiens à tendance « pseudo démocratique ». Ce chantage permanent dont tous les syndicats, patronaux et salariés, font « preuve » très souvent pour des raisons opposées, ne fait que scléroser le système.
Se décider enfin à rapprocher l’offre de la demande
Au cours des débats à l’assemblée, politiques et parlementaires appartenant à la majorité et à l’opposition vont se lancer aussi des vindictes, mais sur le fond, ils ignorent l’essentiel du problème, c’est-à-dire l’impératif besoin d’un retour à l’activité. Nous avons eu l’occasion de nous exprimer sur le sujet et de faire des propositions concrètes pour créer 1 million d’emplois dans des petites structures et entreprises privées et faire 10 milliards d’euros d’économies par an.
Face à une politique de l’offre à sens unique qui n’est pas une solution en France en période de crise, il importe au contraire de rapprocher l’offre de la demande pour satisfaire les besoins réciproques et redonner de la dignité, de la confiance et de la fierté de se sentir utile, à ces jeunes, à ces femmes et à ces hommes, laissés-pour-compte, que les non concernés n’hésiteraient pas à traiter de paresseux ou d’indignes profiteurs d’un système aux abois.
Cela a déjà été dit, expliqué dans des conférences, lors de débats, présenté aux politiques jusqu’au plus haut niveau (Matignon) et écrit à travers de nombreux articles et des ouvrages. Et pourtant « presse » et « médias », toujours plus préoccupés par le quotidien et la « Une » du moment, n’ont pas vraiment servi de relais.