"Le drame silencieux". Tel est le titre d'une analyse de l'économiste Jacques Sapir publiée le 29 novembre dernier en réaction à la publication des chiffres du chômage d'octobre 2015 (+42 000 chômeurs en catégorie A). Il y déclare notamment "En fait, nous vivons dans une situation économique et sociale qui relève, elle aussi, de l’état d’urgence". Quatre remarques pour illustrer ces propos :
1) Une augmentation de 42 000 chômeurs en catégorie A au mois d'octobre 2015 est exceptionnelle par son ampleur. En effet, c'est la 10ème hausse la plus importante depuis janvier 1996. En outre, les hausses supérieures à 42 000 ont eu lieu pour la plupart durant la crise financière de 2008 (difficile donc d'associer ce chiffre à une reprise économique solide) :
2) Sur les 41 mois de présidence de François Hollande (juin 2012 - octobre 2015), seuls 7 ont vu une baisse du chômage (cat. A) et la hausse mensuelle moyenne du nombre de chômeurs depuis juin 2012 est de 16 250. Au final, on comptabilise donc depuis le début du quinquennat 660 000 chômeurs de plus (en considérant uniquement les chômeurs en cat. A).
3) Le nombre de chômeurs de très longue durée (> 3 ans) croît fortement : il s'établit aujourd'hui à 802 400. Cela est préoccupant car plus la durée du chômage est longue, plus la probabilité de retrouver un travail est faible. Aussi, c'est la première fois que le nombre de chômeurs de très longue durée devient supérieur au nombre de chômeurs 3 mois - 6 mois :
4) Le taux de chômage actuel (10,8 %) est très proche de son record historique (11 % en avril 1997) :