Nous nous gaussons souvent d’avoir une démographie très supérieure à l’Allemagne donc plus de possibilités d’emplois.
De nombreux politiques arrivent à nous démontrer avec des arguments arrangés que les Français travaillent plus que les Allemands. Et pourtant l’enquête annuelle d’Eurostat qui vient de sortir place la France à 8 points de moins que les Allemands, 12,8 que les Suisses (Champions d’Europe), 10,5 que les Suédois, 6,4 que les Pays-Bas qui ont pourtant un taux de temps partiel le plus haut d’Europe. Les pays qui vont le moins bien ont un taux d’emploi des 20-64 ans le plus faible, notamment l’Italie 9,5 de moins que la France et la Grèce avec moins 15,1.
Malgré la baisse du chômage de 1,7% au mois de mars, 60.000 chômeurs de catégorie A, la France reste encore dans les pays qui ont un taux de chômage les plus élevés. Le constat est simple et d’une automaticité diabolique, le taux de chômage reflète presque point pour point le taux d’emploi d’un pays. Tous les pays qui ont un taux de chômage élevé ont un taux d’emploi des 20/64 ans faible.
Il existe également une autre corrélation similaire : Le taux de chômage des seniors est proportionnel au taux de chômage des jeunes dans presque tous les pays. Plus les seniors sont sans emploi et partent taux en retraite, plus le chômage des jeunes est important.
Pourquoi
Chaque départ d’un salarié trop tôt en retraite fait perdre la valeur financière de quatre jeunes embauchés. Voua allez me dire que cela paraît énorme, pas possible et pourtant regardez l’analyse ci-dessous :
Supposons que le salarié de 60 ans = 1
Les charges complètes entreprises, salariés directes, indirectes = 1
La retraite serait = 0,7
TOTAL : = 2,7
Le salaire d’un jeune comparé à celui d’un senior = 0,4
Les charges correspondantes = 0,4
TOTAL : = 0,8
En divisant les 2,7 par 0,8, vous trouvez : 3,375, soit la valeur financière apportée par plus de 3 jeunes en emploi. Sachant qu’un retraité voit son pouvoir d’achat diminué au minimum de 35% (par rapport à son salaire antérieur) ainsi que ses impôts (sur pension) de 40%, nous arrivons à environ 0,7 de moins valeur financière perdue supplémentaire, soit 3,3 + 0,7 = 4
Nous arrivons bien aux 4 jeunes sans emploi du fait du moindre travail des seniors. Alors la théorie qui a longtemps vécue : « Faisons partir les seniors plus tôt, cela fera de la place aux jeunes » est totalement fausse, puisqu’elle va complètement à l’inverse du résultat souhaité.
Cela a été exactement pareil avec la théorie des 35 heures. En diminuant le temps de travail ; il était supposé que cela procurerait des emplois et beaucoup de chômeurs en moins. Au contraire, pendant les quatre années qui ont suivi l’année 2001, le chômage n’a pas arrêté d’augmenté. Cette idée idéologique du partage du temps de travail couplé à l’égalitarisme a mis la France à bas. Il n’a été tenu compte que de calcul ; plus, moins égal zéro chômeurs, sans tenir compte de la gestion économique d’un pays en déficit et en forte dette.
Alors pourquoi la France a-t’elle de meilleures performances économiques que la France ? C’est aux deux bouts de la pyramides des salariés que l’Allemagne nous bas à pleine couture : Les plus jeunes commencent plus tôt à travailler, les seniors partent plus tard. Sans parler du nombre d’heures travaillées, payées par semaine où nous sommes aussi à la traîne. Les jeunes allemands démarrent leur activité professionnelle 2 ans ½ plus tôt, l’alternance et l’apprentissage y sont pour beaucoup. A l’autre bout, les seniors partent environ 2 ans ½ plus tard. La retraite qui était comme en France à 65 ans l’est restait et même mieux, en 2007 la grande coalition associant les libéraux aux démocrates ont repoussé cet âge de départ pour le porter progressivement à 67 ans en 2029. L’âge minimum est toujours resté à 65 ans, même s’il existe des dérogations. Ce qui en France a fortement contribué à réduire le temps d’activité, c’est l’institution des retraites anticipées.
C’est en 2003 que François Fillon, alors premier ministre qui a proposé les premières retraites anticipées en échange d’un accord avec la CFDT pour obtenir la modification du système des retraites. Les retraites anticipées pour carrières longues permettant au salariés ayant commencés à travailler avant 16 ans pouvaient partir à partir de 56 ans. Ce système existe toujours mais les départs ne peuvent plus se faire qu’au-delà de 58 ans. Ce processus a encore été fortement amplifié par la promesse de campagne de François Hollande d’instaurer par décret du 21 juillet 2012, la retraite anticipée aux personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans et ayant suffisamment cotisé.
Ce seul décret électoraliste coûte à la France la bagatelle de 7,5 Mds d’euros par année, en suivant le calcul ci-dessus expliqué. Il aussi encore amplifié la baisse du taux d’emploi des seniors, ceux qui gagnent le plus, ceux qui augmentent le plus le niveau du PIB. Lorsque l’on sait que le PIB est proportionnel aux nombre d’heures travaillées, il ne faut pas être étonné que les déficits s’entassent, que la dette s’enflamme pour bientôt atteindre le niveau du PIB, soit bien au-delà des 2000 milliards d’euros.
Aux dernières informations, nous avons perdu aussi notre place de premier exportateur vers l’Allemagne au détriment des Etats-Unis. Et tout cela malgré une conjoncture qui a rarement été aussi favorable : Pétrole très bas, même s’il remonte un peu, taux d’intérêts bancaires au plus bas, taux des emprunts d’état s’approchant de zéro, la dépréciation des taux de change, l’euro à un niveau très bas, l’Allemagne, les Etats-Unis qui « fonctionnent » relativement bien, même si la Chine et le Brésil donne quelques signes d’inquiétude. Pour l’élection de 2017, compte tenu de l’analyse ci-dessus les propositions sont toutes trouvées pour relancer la consommation, l’activité, les investissements et redevenir au minimum à l’équilibre des comptes. Actuellement un seul candidat semble avoir les éléments qu’il faut dans son programme, c’est François Fillon avec la suppression des 35 heures, la retraite à 65 ans minimum et quelques autre propositions très favorables au développement économiques sans augmenter le niveau d’endettement par les emprunts OAT, comme l’a fait François Hollande depuis trois ans avec des remboursements programmés jusqu’à cinquante années. Processus comptable permettant de camoufler, diminuer les déficits annuels. Bel héritage pour les plus jeunes !