Alors que le courant entre François Hollande et Angela Merkel n’est, semble-t-il, jamais encore véritablement passé, la victoire attendue de la chancelière allemande semble réjouir le président français. Son homologue, une fois réélue, pourrait souhaiter assouplir ses positions sur la rigueur en Europe et renforcer la coopération franco-allemande. Dépassant leurs divergences politiques - partisanes-, un nouveau tandem prendrait les rênes de l'Union, marchant dans les pas de tandems historiques, Mitterrand et Kohl, Schröder et Chirac. Rappels historiques.
Grand favori des élections fédérales allemandes, l’Union chrétienne-démocrate d’Angela Merkel risque de l’emporter face au parti-social-démocrate (PSD) de Peer Steinbrück. Une nouvelle qui loin des aprioris, semble réjouir François Hollande.
Hollande et Merkel, un couple en devenir ?
Caroline Roux sur Europe 1 explique que le président français parie sur un changement de route de son homologue allemande puisque il s’agira de son dernier mandat. Elle pourrait ainsi assouplir sa position sur l’austérité en Europe et souhaiter renforcer le couple franco-allemand, ne voulant pas se retrouver seule avec le Royaume-Uni. Par ailleurs, ils se retrouveraient en tête à tête pendant au moins encore quatre ans. Une raison suffisante pour que des deux côtés, chacun décide, malgré leurs divergences politiques, de suivre l’exemple des tandems Mitterrand-Kohl et Schröder-Chirac.
Et pourtant, leur histoire est loin d'avoir bien commencée. Après qu'Angela Merkel ait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy en 2012, François Hollande, alors devenu Président, s'est prononcé en faveur d'une « tension amicale » avec l'Allemagne. Une première depuis cinquante ans d'amitié franco-allemenade.
Néanmoins, face à la gravité de la situation économique européenne, les deux ont du faire des pas l'un vers l'autre. Ils ont également célébré les 50 ans du traité de l'Elysée, et se sont retrouvés le 23 mai dernier à Leipzig pour fêter le 150e anniversaire du SPD allemand, parti auquel Angela Merkel n'appartient pas, mais qui est un pillier de la vie démocratique allemande.
Jacques Chirac-Gerhard Schröder, unis contre la guerre en Irak
Après quatre années d’apprivoisement, Jacques Chirac et Gerhard Schröder, se sont rapprochés. Avant 2002, les divergences entre les deux hommes sont en effet nombreuses, à commencer par la politique agricole commune, selon Les Echos.
Il faudra attendre 2002, date de la réélection de Gerhard Schröder, et 2003, lorsque la France s’est vigoureusement élevée contre une opération unilatérale en Irak face au président américain George Bush, pour que la glace entre les deux soit définitivement brisée.
Les rencontres informelles dites de « Blaesheim » relançant et redéfinissant les relations bilatérales, le lancement de l’euro en 1999 et l’élargissement de l’Union aux anciens pays de l’Est ont marqué leur cohabitation.
François Mitterrand-Helmut Kohl, la poignée de main du 22 septembre 1984
François Mitterrand et Helmut Kohl, malgré leurs sensibilités politiques divergentes, ont entretenu des relations très respectueuses et ont joué un rôle décisif dans la construction européenne entre 1982 et 1995. Ils ont notamment relancé le processus d’intégration, via l’Acte Unique européen signé en 1986 et le traité de Maastricht en 1992, et ont créé des ambassades communes entre les pays, ainsi qu’une petite armée commune, l’Eurocorps en 1992.
Leur tandem politique a été notamment mis à l’épreuve lors de la réunification de l’Allemagne. La France avait en effet beaucoup à perdre sur les scènes européenne et mondiale à voir tomber la frontière RFA/RDA, l’Allemagne devenant ainsi le pays le plus important démographiquement de l’Union Européenne.
La poignée de main le 22 septembre 1984 entre les deux hommes près de Verdun, devant le monument dédié aux soldats morts au cours de la Première Guerre mondiale, est devenu le symbole par excellence de la réconciliation franco-allemande.
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