Q1 : Les événements internationaux récents ont-ils un impact sur les activités que vous avez prévues à l’occasion des fêtes de Noël ?
- Sous total « oui » : 13 %
- Sous total « non » : 87 %
87% des Français interrogés affirment que les événements internationaux récents n’ont pas eu d’impact sur les fêtes de Noël.
Alors que l’Allemagne a été victime d’un attentat terroriste lundi soir dernier, que le conflit syrien a saturé l’espace médiatique depuis la reprise militaire d’Alep par les forces militaires syriennes, avec l’appui et le concours de l’armée russe, que les instances internationales ont démontré leurs limites dans la résolution du conflit et qu’une recomposition géopolitique du monde s’opère en direct sous nos yeux, il apparaissait intéressant de voir l’impact de cette situation sur les habitudes de consommation des Français.
Si la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens d’après Clausewitz (dans « de la Guerre » publié en 1832), on peut affirmer que les actions terroristes sont la continuité par la violence et la terreur de la propagande.
Les résultats du sondage de cette semaine montrent que les Français interrogés résistent plutôt bien aux événements extérieurs et à ces actions de propagande par la terreur, à condition qu’elles ne se déroulent pas sur notre sol. En effet, 87% des Français affirment que les évènements internationaux récents n’ont pas eu d’impact sur leurs projets autour des fêtes de Noël.
Les résultats du sondage génèrent certaines questions sur l’opinion publique :
- Est-ce une forme d’égoïsme pour tout ce qui n’est pas hexagonal ?
- Est-ce encore une forme de résilience face au risque terroriste ?
- Est-ce une confiance renforcée face aux discours rassurants du gouvernement sur la capacité de la France à faire face au risque terroriste et à déjouer les tentatives d’attentats qui pourraient encore être perpétrés sur notre sol où contre les intérêts de la France à l’étranger ?
A ce jour, il est impossible de donner une réponse, qui doit probablement se trouver au carrefour de ces trois options.
D’ailleurs, ce résultat n’est pas très étonnant, car les différentes enquêtes, réalisées années après années, montrent de manière systématique les capacités de l’opinion publique à résister aux menaces extérieures et aux risques d’embrasement. Le début des années 60, qui furent plusieurs fois critiques face au risque de guerre nucléaire entre les deux « superpuissances », sont toujours considérées avec nostalgie comme des années de bonheur.
Ainsi, aujourd’hui encore, si le terrorisme actif et même la menace terroriste sont une forme de propagande, les Français montrent qu’ils ont la capacité à résister et à vivre (presque) normalement en cette période de Noël. En cela, le résultat du sondage d’aujourd’hui est aussi un message d’espoir. Un message de Noël.
Q2 : Quelle opinion avez-vous des sociétés de VTC (Voiture de Transport avec Chauffeur) ?
- Sous total « bonne » : 52 %
- Sous total « mauvaise » : 40 %
- NSP : 8 %
52% des Français interrogés disent avoir une bonne opinion des sociétés de VTC
Cette semaine, un conflit a opposé certains chauffeurs de VTC contre l’une des plateformes les plus connues, Über. L’objet du conflit : les montants des commissions touchées par la plateforme sur les courses effectuées par les chauffeurs en France. Ce conflit aurait pu porter atteinte à l’image de ces entreprises, mais ce n’est pas vraiment le cas puisque 52% des Français interrogés affirment avoir une bonne opinion de ces sociétés.
Über avait pourtant annoncé vouloir augmenter le montant des commissions, passant de 20% à 25%, sans augmentation des tarifs des prestations. En effet, le modèle économique de ces sociétés est basé sur la capacité de mise en relation des chauffeurs avec des utilisateurs qui ont besoin d’un moyen de transport à un instant T. La mise en relation s’effectuant par une application sur les smartphones. Cela signifie que les chauffeurs sont soumis à des régimes fiscaux et sociaux indépendants ou d’auto entrepreneurs et doivent reverser une commission aux sociétés de VTC qui sont de simples plateformes web de mise en relation et qui leur permettent de trouver des clients.
Alors que le conflit a fait l’objet de blocages dans les grandes villes avec une forte visibilité médiatique, l’image des VTC demeure positive pour une majorité de Français. En communication, ce résultat s’explique pour deux raisons.
- D’abord parce que les avantages pour les clients de ces sociétés surpassent pour l’instant les désagréments. En effet, les VTC ont contribué à structurer le marché des transports de personnes en milieu urbain. Leur approche concurrentielle a notamment permis d’élever le niveau de la qualité des prestations de leurs concurrents taxis, tout en offrant un travail potentiellement rémunérateur à une multitude de personnes titulaires du permis de conduire.
- Ensuite, parce que les chauffeurs qui ont manifesté n’étaient pas suffisamment structurés d’un point de vue communicationnel pour peser dans le débat public.
Sans porte-parole clairement identifié, apte à délivrer un discours puissant, sans relais d’opinion crédibles pour reprendre les arguments, les chauffeurs ne pouvaient pas escompter être entendus face à la communication organisée des sociétés de VTC.
Finalement, alors que le Parlement vient de voter une loi qui vise à organiser la concurrence entre les taxis et les VTC, nous venons d’assister à un premier conflit social dans ce type d’entreprise. C’est probablement, en France, un signe de maturité du marché.
Sondage exclusif TILDER/LCI/OpinionWay du 22 décembre 2016