C'est un joli cadeau de Noël que vous faites à votre patron chaque année : en ne réclamant pas l'intégralité des frais qui vous seraient remboursés c'est lui qui y gagne. En France, selon une récente enquête, ce sont plusieurs millions d'euros qui seraient ainsi "perdus" par les salariés au profit de l'entreprise pour laquelle ils travaillent. Au niveau mondial ce sont des milliards d'euros qui finissent dans les poches des patrons...
Frais non réclamés : les salariés français offrent 600 millions d'euros
L'étude menée par NetPanel pour l'entreprise Ruigrok et dévoilée ce 3 décembre 2015 montre que la perte des salariés est énorme : alors qu'elle se base sur uniquement 9 pays industrialisés l'étude annonce que près de 14 milliards d'euros de frais ne sont pas réclamés par les salariés. Autant d'argent, donc, qui reste aux mains des entreprises.
Les salariés américains sont les pires : chaque année 17% d'entre eux ne réclament pas quelques 347 euros de frais remboursables en moyenne soit quelques 8,7 milliards d'euros au total. Les Allemands, eux, sont moins nombreux à renoncer à des frais (12%) pour un montant moyen de 292 euros par an.
Les Français ne sont pas en reste : 11% des salariés renoncent en moyenne à quelques 212 euros de frais remboursables par an. Chaque année ce sont donc près de 600 millions d'euros de frais non réclamés qui sont offerts aux entreprises françaises.
Pourquoi les salariés ne réclament-ils pas l'intégralité de leur dû ?
En ces temps de crise, avec les budgets des ménages qui sont de plus en plus serrés, ça paraît étonnant que 600 millions d'euros de frais remboursables ne soient pas réclamés en France. Selon l'étude menée auprès de 2000 cadres la raison est simple : la procédure de demande de remboursement est trop longue et complexe (25% des interrogés).
Une situation problématique puisque chez les salariés en difficulté financière cette complexité et donc cette impossibilité de se faire rembourser facilement tous ses frais donne une image négative de leur entreprise et leur employeur. En France ce serait le cas pour 35% des interrogés.