Grande visite à l'Élysée : l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, est à Paris avec son carnet de chèques en poche. Le jeune dirigeant — il a succédé à son père qui a abdiqué il y a un an — nourrit quelques ambitions pour son petit émirat richissime.
Une tournée qui débute en France
Et pour aider le Qatar à faire véritablement entendre sa voix sur la scène internationale, rien ne vaut la politique du carnet de chèques. En particulier en France où les caisses sont vides et où François Hollande va se reconvertir en VRP. L'Hexagone est d'ailleurs le premier pays européen que visite le jeune émir, un signe de confiance que le président de la République voudra certainement honorer.
Plusieurs contrats ont d'ores et déjà été signés. Il s'agit surtout d'accords de coopération technique : Systra, filiale de la SNCF et de la RATP, va concevoir la construction de la première ligne du métro de Doha (un contrat à 170 millions de dollars). Le tramway de Lusail sera construit par Alstom et Vinci. Enfin, la coentreprise entre la Caisse des dépôts et fonds souverain du Qatar, dont les fonds serviront à investir dans les PME innovantes, va se constituer.
Le Rafale va t-il finir par décoller ?
La grande affaire économique de cette visite est la vente de Rafale. Doha cherche à s'équiper de 72 avions et la France (et Dassault) verrait d'un bon œil la fourniture du Rafale. Le Qatar serait ainsi le premier pays, hors France, à s'intéresser au jet de combat… Malheureusement, aucune décision n'a été prise et l'émir a plusieurs offres sous les yeux : le F18 américain ou l'Eurofighter.
Le pays est actuellement sous les feux de l'actualité. Dans sa quête effrénée de reconnaissance internationale, bien aidée par les immenses ressources gazières de son sous-sol, les dirigeants de Doha partent un peu dans tous les sens. Mal vu de l'Égypte et des pays du Golfe limitrophe (Al Jazeera, la chaîne tout-info financée par le Qatar, aurait pris fait et cause pour les Frères musulmans), le pays soutient aussi les insurgés de l'EIIL — ceux-là même à l'origine de la guerre civile en Irak qui a provoqué le rapprochement inattendu entre États-Unis et Iran.