Un rendez-vous qui s'annonce déjà sous de sombres auspices pour les patrons des clubs de football de France.
Ce jeudi, tous les indicateurs laissaient penser que le gouvernement ne transigera pas sur une exonération des clubs de foot, en ce qui concerne la fameuse taxe à 75 %. Le rendez-vous entre François Hollande et les patrons des clubs de football devrait avoir lieu dans l'après-midi, vers 16h30.
Les clubs de football menacent de faire grève
Les patrons menacent de boycotter une journée de ligue 1 et de ligue 2 si leur demande n'est pas honorée. Ce serait alors la première grève dans le monde du ballon rond depuis 1972. "Le but est de bien expliquer notre situation au président de la République, d'avoir une discussion, de nous faire entendre, de trouver une porte de sortie" a expliqué mercredi à l'AFP Jean-Pierre Louvel, le président du syndicat des clubs professionnels et lui-même président du Havre, en seconde division.
Taxe à 75 % : le gouvernement ne veut rien lâcher
Pourtant, côté politique, personne ne semble vouloir lâcher prise. A commencer par François Hollande lui-même. Un membre de son entourage, cité ce matin par BFM TV, aurait même déclaré à ce sujet qu'"on ne va pas pleurer sur la situation des clubs de football". Invité de BFM TV toujours, Bernard Cazeneuve, le ministre du Budget, a lui aussi laissé entendre que le gouvernement ne transigerait pas sur la question. Enfin, Jean-Marc Ayrault, interrogé par le quotidien russe "Kommersant", a déclaré que "les Français ne comprendraient pas que le football soit exonéré" de cette fameuse taxe, faisant au passage passer les clubs pour des enfants gâtés.
Le football français confronté à la crise
La taxe, si elle venait à être appliquée, ne concernerait pas, encore une fois, les joueurs. Seuls les clubs paieraient, en tout cas pour ceux qui versent à leurs employés des salaires annuels dépassant les 1 million d'euros. Mais ce nouveau dispositif tombe mal aux yeux des patrons de football, contraints, selon eux, d'affronter une crise économique profonde.
Ces derniers mettent en avant la perte cumulée des deux divisions, de 108 millions d'euros en 2011 et 2012. Pourtant, cette taxe pose également problème au gouvernement. Il lui est désormais quasi impossible de revenir en arrière, après les abandons successifs de la taxation de l'EBE (excédent brut d'exploitation) des entreprises, de la taxation des PEA, PEL et contrats d'assurance vie, et enfin l'abandon de l'écotaxe...