La FNSEA organise un blocage de plusieurs raffineries et dépôts de carburants Total à partir de ce dimanche soir et ce, jusqu'au 13 juin. Le syndicat agricole proteste contre l'importation d'huile de palme par le groupe pétrolier.
Total a obtenu des pouvoirs publics l'autorisation d'exploiter une bio raffinerie à située à La Mède. Cette installation nécessite d'être alimentée par 300 000 tonnes d'huile de palme qui sera importée d'Asie du Sud-Est, en particulier d'Indonésie. De l'huile qui participe de la déforestation des lieux de production, et qui ne respecte pas les mêmes normes sociales et environnementales françaises. La FNSEA déplore le « double standard » du gouvernement qui demande aux agriculteurs de monter en gamme tout en acceptant une concurrence moins disante sur les normes. Les producteurs d'huile de colza en particulier sont dans la balance, alors qu'ils sont les principaux fournisseurs de la filière française du biodiesel.
Évaluation économique et sociale
La FNSEA demande désormais qu'avant chaque mise en place d'une norme soit effectuée une évaluation sociale et économique des conséquences de cette nouvelle norme. Ce n'est pas la seule pomme de discorde entre le monde agricole et le gouvernement. La loi Alimentation, qui sera examinée le 26 juin par le Sénat, est également sur la sellette : selon la FNSA, le texte représente de nouvelles charges. Le syndicat exige donc un amendement qui interdirait l'importation de produits fabriqués avec des substances phytosanitaires interdites dans l'Union européenne.
Risque de pénurie
Enfin, les agriculteurs craignent la baisse du budget de l'Union européenne sur la Politique agricole commune. Une baisse de 5% qui aura un impact en France, le pays étant le premier bénéficiaire de la PAC. En ce qui concerne le blocage des raffineries et des dépôts de carburants, l'Ufip a expliqué au Figaro que les stocks sont de trois mois et qu'il n'y a pas à craindre une pénurie d'essence dans les stations service.