Les mesures de soutien aux entreprises et aux ménages, qui se sont multipliées pendant les deux années de pandémie de Covid-19 (bien que cette dernière soit loin d’être terminée), ont permis de sauvegarder emplois et entreprises. Mais elles ont créé une certaine dette qui risque d’avoir un effet négatif sur la croissance mondiale, selon le FMI.
La dette Covid pourrait réduire les dépenses des ménages et entreprises
Le coût de la crise sanitaire, pour la France, a été énorme : entre 170 et 200 milliards d’euros. Mais l’Hexagone n’est pas le seul pays à avoir lancé des plans pour aider les entreprises et les ménages à surmonter cette crise historique. Plus ou moins ciblées, ces mesures ont créé une forte dette chez les entreprises et les ménages.
Or, selon un rapport publié lundi 18 avril 2022 par le Fonds Monétaire International, si cette dette a été bénéfique en 2020 et 2021, en permettant d’éviter le pire, elle pourrait se révéler être une pilule empoisonnée pour la suite. En particulier pour les « ménages aux prises avec des contraintes financières et les entreprises vulnérables », écrit l’institution dont le rapport a été relayé par BFMTV.
Cette dette, comme toute dette par ailleurs, va conduire à une austérité de la part des acteurs économiques les plus fragiles. Une réduction des dépenses qui pourrait tout simplement causer du tort à la reprise économique.
La croissance des pays lestée par la dette Covid ?
Selon le FMI, ces réductions de dépenses auront en effet un effet négatif sur la croissance des pays. Les pays émergents seraient les plus touchés, avec une croissance amputée de 1,3% entre 2022 et 2025. Les pays développés s’en sortiraient un peu mieux, avec une croissance inférieure de 0,9% à ce qu’elle devrait être.
Mais cette baisse de la croissance s’ajoute aux nouvelles tensions géopolitiques, tout particulièrement en Europe, sur fond de guerre en Ukraine. Le conflit a déjà conduit la Banque de France a réduire de moitié sa prévision de croissance pour l’Hexagone au premier trimestre 2022 : de 0,5%, elle tombe à 0,25%.
Fin des aides et augmentations d’impôts pour rebondir ?
Le Fonds Monétaire International recommande donc aux pays engagés dans des mesures de sauvegarde de revoir leurs plans. En particulier, les pays « où les comptes financiers sont sains » ont tout intérêt à commencer à réduire les aides aux ménages et aux entreprises, afin de réduire le poids de ces mesures dans les dépenses publiques. Les pays devraient opter pour une stratégie d’aides mieux ciblées sur les profils les plus à risque.
De plus, bien que le gouvernement français s’y refuse, « des hausses temporaires d’impôts sur les bénéfices excédentaires pourraient être envisagées », estime le FMI. Une stratégie déjà adoptée par plusieurs pays.