Quand un pays menace de faire défaut, les agences de notation lui tombent vite sur le dos pour alerter les investisseurs de la perte de fiabilité du pays en question. Pourquoi les Etats-Unis échapperaient-ils à la règle ?
La première puissance économique mondiale privée de son triple A ?!
A la veille de la date fatidique du 17 octobre, à laquelle le pays ne pourra plus emprunter sur les marchés pour se financer et risque donc de se retrouver dans la foulée (sans doute aux alentours du 22 octobre) en défaut de paiement faute de liquidités suffisantes pour payer ses dépenses publiques, Fitch a placé « sous surveillance négative » la dette souveraine à long terme des Etats-Unis. Traduction : la note américaine pourrait être bientôt dégradée, et les Etats-Unis pourraient perdre leur fameux triple A, symbole de leur puissance de feu économique.
« Far from a deal »
En attendant, la situation est toujours bloquée aux Etats-Unis, malgré les innombrables pourparlers. Barack Obama a rejeté hier le nouveau plan élaboré par les élus républicains. Le porte-parole de la Maison Blanche a déclaré que des progrès ont été réalisés au Congrès mais que « we are far from a deal » (« nous sommes loin d'un accord »).
En août 2011, Standard & Poor's avait déjà privé le pays de son triple A (depuis, l'agence a relevé la perspective du pays de « négative » à « stable » en juin). C'était la première fois de l'histoire qu'une des trois grandes agences de notation privait la première puissance économique mondiale de son triple A.
S&P avait justifié sa décision en expliquant qu'il y avait «des risques politiques» importants de voir le pays prendre des mesures insuffisantes contre son déficit budgétaire. A l'époque, la dette publique s'élevait à 14 500 milliards de dollars. Aujourd'hui, son plafond est fixé est fixé à 16 700 milliards. Et il sera atteint demain...