Retenez cela ! La fiscalité va privilégier le productif délocalisable à l’improductif non-délocalisable. Anticipez !

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Par Charles Sannat Modifié le 23 mars 2023 à 10h06
Logement Primo Accedant Hausse Immobilier Taux Credit
cc/pixabay - © Economie Matin
5 EUROSEmmanuel Macron a demandé aux propriétaires de baisser leur loyer de 5 euros.

Hahahahaha, cette sortie démagogique et mal préparée de Macron a provoqué une belle hilarité générale.

Eh oui, figurez-vous que Macron et le gouvernement ont décidé de baisser les APL les aides au logement, de 5 euros par mois.

C’était avant le mois d’août, et cela avait provoqué un tollé général de tous les bénéficiaires de ces APL. 5 euros en moins, vous n’y pensez donc pas !

Histoire de faire oublier SA décision, voilà que notre Président (forcément vénéré) indique que c’est la faute des propriétaires.

Oui, vous savez ces méchants propriétaires, très, très méchants (et ils le sont d’ailleurs parfois, de même que nombre de locataires que nous qualifieront pudiquement d’indélicats, notamment quand ils oublient pendant deux ans de payer leur loyer) qui, eux, ne veulent pas baisser les loyers de 5 euros !

Eh bien les coupables ce sont les propriétaires. Pas le gentil gouvernement. Ni évidemment sa Sainteté le Prééésident.

Il faudrait donc que les propriétaires payent pour la décision prise par le gouvernement.

Quel est le rendement de l’immobilier ?

La fiscalité immobilière est profondément coûteuse pour les « méchants » propriétaires.

Regardons les choses sans démagogie et posons les chiffres.

Si je loue un bien immobilier, en tant que propriétaire, il va falloir payer d’abord :
1/ les charges non-récupérables liées aux travaux (ravalements, etc.) qui ne relèvent pas de l’entretien courant ;
2/ la taxe foncière qui reste à la charge exclusive du propriétaire ;
3/ l’impôt sur les revenus fonciers qui, dans le meilleur des cas et si vos revenus fonciers sont inférieurs à 15 000 euros, seront taxés à hauteur de 60 % des revenus perçus ;
4/ l’IFI, futur nouvel ISF qui ne pèsera plus que sur l’immobilier qui est par définition « non » délocalisable ;
5/… éventuellement le coût du crédit nécessaire à l’acquisition du bien mis en location.

Avec tous ces coûts et ces frais, et sous réserve que votre gentil locataire paye bien son loyer tous les mois, en ayant la bienveillance de ne pas ruiner votre maison et/ou appartement, eh bien lorsque vous faites les calculs de rendement, aujourd’hui, les rendements locatifs sont en réalité négatifs.

Cela veut dire qu’il n’y a plus de rendement sur l’immobilier en particulier parce que les prix d’acquisition sont stratosphériques et continuent par endroit d’augmenter, alors que les loyers, eux, sont orientés à la baisse (légèrement).

Il y a donc une conclusion que l’on peut tirer. L’immobilier n’est de façon générale pas un bon placement sur les niveaux de prix actuels par rapport aux gains locatifs et aux problèmes qu’il faut souvent affronter dans le cadre d’une activité locative (squat, risque d’impayé, dégradations, etc).

Bon, cela dit, relativisons, si le Président voulait forcer les propriétaires à baisser les loyers de 5 euros, pour beaucoup ce ne serait pas non plus la mort, et si cela devait l’être, c’est que le gentil et aimable propriétaire qui est à 5 euros près aurait mieux fait de s’abstenir de se lancer dans la pierre et dans cet investissement.

Quelles leçons tirer de cette sortie burlesque de notre tout nouveau président (béni soit son nom) ?

Soyez très prudent dans l’investissement immobilier. Il n’y a plus de rendement. Il y a beaucoup de « coûts » à prendre et bien peu à rendre !

N’oubliez pas que l’immobilier n’est par nature ni mobile, ni délocalisable. Un bien immobilier c’est souvent un fil à la patte. Parfois une sécurité. Encore faut-il bien savoir apprécier les choses.

La fiscalité va privilégier le productif délocalisable (l’entreprise) à l’improductif non-délocalisable (l’immobilier ou votre contrat d’assurance que vous ne pouvez même pas transférer dans un autre établissement).

Gardez cette règle en tête !

La fiscalité va privilégier le productif délocalisable à l’improductif non-délocalisable.

Si vous voulez prendre vos précautions, redéfinir vos stratégies patrimoniales, cliquez en dessous, sous le lien en rouge, vous aurez de nombreuses réponses et de très nombreuses pistes de réflexion, pour ne pas être le dindon de la farce.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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