La France, la belle au bois dormant de l’Europe ?

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Par Guillaume Cairou Modifié le 4 mai 2013 à 8h37

De l'inquiétante hostilité vis-à-vis des entrepreneurs et des créateurs à la stigmatisation de la réussite en France.

Nous, entrepreneurs de France, avons une conviction : notre pays dispose d'atouts solides et uniques au monde : la vigueur de sa démographie, la productivité de sa main-ouvre, l'importance de son épargne, la qualité de ses infrastructures, l'excellence de certains pôles publics et privés en situation de leadership mondial, un patrimoine, une culture et un mode de vie si prisés.

Nous, entrepreneurs de France, souhaitons faire de ces atouts le socle du redressement de l'offre nationale par nos entreprises parce que nous n'oublions pas ce que nous devons à notre pays.

Nous, entrepreneurs de France, ne nous reconnaissons pas dans les portraits stigmatisants et injustes que certains ont pu faire de l'entreprise en France. Loin de certains scandales médiatiques récents et de dérives caricaturales, nous avons plus que jamais conscience d'être d'utilité publique. Nous avons créé notre entreprise pour employer, innover, investir, créer et conquérir les marchés mondiaux et contribuer ainsi au prestige de la France.

Nous, entrepreneurs de France, sommes asphyxiés par les prélèvements obligatoires. Nous sommes inquiets car c'est notre survie qui se joue à chaque nouvelle taxe.

Nous, entrepreneurs de France, souhaitons faire de la France le pays de la création, de l'innovation, de l'entreprise ! Le sort de nos salariés dépend de notre compétitivité, de notre capacité à créer et à innover.

Nous, entrepreneurs de France, n'avons jamais été aussi inquiets pour notre avenir et celui de nos salariés.

Nous souhaitons pousser nos jeunes à entreprendre car nous ne souhaitons qu'une chose : attirer les talents et les faire réussir en France.

Nous, entrepreneurs de France, ne pouvons pas accepter le fait que créer une start-up ou investir massivement devienne bien moins intéressant que d'investir dans l'immobilier ou dans les DOM car cela n'est pas juste.

Nous, entrepreneurs de France, souhaitons empêcher ensemble que les capitaux nous fuient, que les potentiels nous quittent et que les talents s'exilent.

Nous, entrepreneurs de France, souhaitons réussir à faire en sorte que nos entreprises n'aient plus peur de grandir.

Fondateurs de start-up parmi les plus performantes d'Europe, nous créons chaque jour des emplois en France.
Nous ne sommes ni libéraux ni dogmatiques. Nous sommes simplement contraints de faire face à la réalité économique internationale brutale au quotidien. Nous ne sommes ni des spéculateurs ni des rentiers. Nous, chefs d'entreprise portons à bout de bras notre projet afin de développer notre activité, de conserver l'emploi de nos salariés, de maintenir l'attractivité d'un territoire.

Depuis un an, nos entreprises souffrent : arrêtons de les chahuter.

Nos entreprises ont besoin d'être accompagnées, pas fiscalement étouffées. Qu'attendons-nous pour soutenir les secteurs économiques à forte main d'oeuvre et préserver ainsi l'emploi. La France des entrepreneurs attend du Gouvernement qu'il baisse les charges asphyxiantes qui pèsent sur eux, qu'il incite autant que possible à l'investissement, qu'il pousse à l'innovation et attire les capitaux tout en empêchant la fuite des cerveaux de plus en plus préoccupante.

Dans un contexte où le niveau de prélèvements obligatoires est déjà très élevé, la voie de la réduction des dépenses publiques revêt un caractère primordial. Qu'attend le Gouvernement pour se pencher sur les exemples des pays qui ont précédemment réussi la réduction de leurs déficits publics sans perte de croissance ? (Canada, Finlande, Suède ou Danemark).

Je tiens à rappeler au Gouvernement, au nom des 18500 entrepreneurs que je représente, que plus la réduction des déficits est le fruit de la baisse de la dépense publique (et non de la hausse de la pression fiscale), moins elle est coûteuse en termes de croissance et plus elle est durablement efficace, l'oublie-t-on ?

Il y a une vérité simple : lorsque la réduction de déficit est réalisée par la réduction des dépenses publiques, les acteurs économiques anticipent une baisse future de la pression fiscale. Les ménages réduisent leur épargne et consomment ; les entreprises investissent ! La croissance retrouvée, nos jeunes et nos seniors pourront de nouveau croire en l'avenir.

Nos entreprises ont besoin de ne plus être empêchées d'investir et d'innover, et ainsi préparer l'avenir.

Nous devons favoriser la création d'entreprises. En stigmatisant et en attaquant le statut d'autoentrepreneur qui permettait à tous les Français qui le souhaitent de créer leur propre entreprise simplement et rapidement, vous avez dissuadé de nombreux salariés, étudiants, retraités et chômeurs de la possibilité de compléter leurs revenus alors qu'il a connu un véritable engouement.

Remettre en cause ce statut c'est mettre en difficulté 1 million de personne d'un complément de revenu déclaré, c'est priver 3 millions de chômeurs d'un outil de lutte contre la précarité.

Qu'une majorité de députés ait rejeté la proposition de deux parlementaires visant à l'instauration d'une option création d'entreprise au baccalauréat nous choque. A l'heure où Marck zuckerberg créait Facebook, pensez-vous que le Gouvernement fédéral américain n'aurait pas tout fait pour l'encourager ?

Doivent sans attendre être simplifiées les démarches administratives pour nos entreprises. Nos entreprises ont besoin qu'un vaste mouvement de simplification de notre droit soit engagé pour faciliter leur quotidien.

Ce gouvernement a souhaité augmenter le coût du travail afin de renforcer la compétitivité des entreprises et créer davantage d'emplois dans les années qui viennent. C'est un paradoxe que nous ne comprenons pas. Pourquoi ne pas accompagner nos entreprises notamment à travers deux exonérations de charges sociales ciblées, la première sur les jeunes de moins de 26 ans, la seconde sur les demandeurs d'emploi de plus de 55 ans ?

Le maintien et le développement de l'activité de nos entreprises doivent être un souci constant du Gouvernement et de sa majorité parlementaire. C'est dans cet esprit que nous, entrepreneurs, souhaitons aborder les années qui viennent avec ce gouvernement.

Afin de garantir la sérénité dans nos entreprises et de nous donner les moyens de leur développement au service de notre économie, nous souhaitons qu'il apporte des réponses durables aux difficultés structurelles auxquelles nous sommes confrontés pour fonder un new deal social et entrepreneurial français.

Plus que jamais, nous sommes convaincus que le dialogue politique conditionnera notre équilibre sociétal mais réveillons-nous !

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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