A l’heure où la planète économique s’inquiète du retour du fiscal cliff américain, nous pensons au contraire que la croissance américaine nous réserve de belles surprises.
Le contexte actuel d’attentisme « inquiet » lié aux réductions automatiques des dépenses publiques ($85 milliards de séquestre) cache des réalités économiques sans doute plus favorables. Certes, il y aura des coupes dans divers budgets de l’état : la défense ou l’éducation mais nous pensons qu’un accord sera trouvé dans les prochaines semaines.
Intéressons nous plutôt à la croissance américaine. Nous savons qu’elle est largement tirée par le marché immobilier. Or, la reprise de ce secteur n’en est qu’à ses débuts. Au plus fort de la crise, le nombre de mises en chantier annuel était de 500 000 ; il a atteint 750 000 en 2012, il est aujourd’hui de 950 000 et nous pensons qu’il devrait être de 2 millions pour couvrir les besoins actuels.
Comment arrivons nous à ce chiffre ?
Regardons plus précisément la démographie américaine. La génération des « echo boomers » (les enfants des « baby boomers ») arrive sur le marché immobilier et crée un fort appel d’air. L’âge moyen d’un primo accédant aux US est de 33 ans. Or, après le déclin depuis 2002 de la tranche d’âge 30-34 ans, nous sommes aujourd’hui dans une phase de retournement de tendance. La tranche 20-24 qui assure la relève de la demande ne fait qu’augmenter depuis 2001 avec une forte accélération depuis 2 ans.
Les impacts économiques de cette démographie structurellement favorable sont nombreux : création d’emplois et augmentation de la demande intérieure vont largement compenser les baisses de dépenses publiques. A elle seule, la reprise du secteur immobilier résidentiel pourrait avoir un impact de près de 1 % par an sur la croissance du pays pendant au moins 3 ans.
En outre, les entreprises qui avaient jusqu’alors suspendu leurs investissements en raison des incertitudes politiques, reprennent leurs projets d’embauches et dépenses d’équipement. Enfin le bas coût de l’énergie ainsi que la perspective proche de l’indépendance énergétique des Etats-Unis crée des conditions favorables à la relocalisation d’entreprises sur le territoire.
L’ensemble de ces observations nous permet d’anticiper une croissance annuelle entre 3 et 3,5 %.