Financement participatif : Lending Club dans la tourmente

Anton Kunin
Par Anton Kunin Publié le 1 octobre 2018 à 8h36
Lending Club Financement Participatif
© Lending Club
4 millions de dollarsLending Club devra verser une amende de 4 millions de dollars.

Lending Club, la société de financement participatif fondée aux États-Unis par le Français Renaud Laplanche, paiera une amende de 4 millions de dollars pour avoir « gonflé » ses résultats financiers, induisant en erreur ses clients et investisseurs.

Oui, Lending Club avait induit ses prêteurs en erreur

Fondé en 2006, Lending Club semblait une solution « gagnant-gagnant » tant pour les particuliers souhaitant placer leurs économies disponibles en étant bien rémunérés que pour les emprunteurs souhaitant refinancer leur dette. Le tout, sans les lourdeurs et délais importants inhérents au secteur bancaire. Le modèle de Lending Club avait même séduit de grandes banques, qui avaient acquis ces prêts par centaines, et d’autres qui avaient pris des participations dans des entreprises du secteur.

Mais, même si tous les prêteurs ont été remboursés, ce n’était pas aussi beau que la direction de Lending Club le faisait croire. Après une longue enquête, la Securities and Exchange Commission, le « gendarme » de la Bourse aux États-Unis, vient de condamner Renaud Laplanche, le fondateur et ex-PDG de Lending Club, à 200 000 dollars d’amende pour avoir délibérément altéré sur le papier les paramètres de certains prêts afin de les rendre plus attractifs pour les investisseurs. Par ailleurs, Renaud Laplanche ne pourra pas siéger au conseil d’administration d’une société cotée pendant trois ans.

Lending Club lourdement sanctionné, Renaud Laplanche déploie ses talents d'entrepreneur ailleurs

Mais l’amende la plus salée, ce n’est pas Renaud Laplanche qui la paiera. En plus des 200 000 dollars qui lui ont été notifiés personnellement, Lending Club en tant que société devra verser 4 millions de dollars pour avoir laissé passer ces altérations frauduleuses. Une sacrée bagatelle qui a d’ailleurs valu son poste à Renaud Laplanche, obligé de quitter le conseil d’administration de Lending Club en 2016, lorsque l’affaire avait éclaté. En Bourse, la société (valorisée 8 milliards de dollars en 2014) a perdu 34% de sa capitalisation depuis l’éclatement du scandale, et le titre n’a jamais remonté la pente depuis.

Toujours est-il que Lending Club « s’est montré extrêmement coopératif vis-à-vis de l’enquête », a fait savoir la Securities and Exchange Commission. Quant à Renaud Laplanche, en 2016 il a fondé Upgrade, une autre société de financement participatif. En septembre 2018, celle-ci a bouclé un tour de table de 62 millions de dollars, portant sa valorisation à 142 millions de dollars.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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