Le ministre du Redressement productif veut faire de la « résistance économique ». Sans trop que l'on sache si l'ennemi est la crise, ou les banques, accusées de se montrer trop frileuses (précisément, de « refuser de faire leur travail et de partager les risques »), au grand dam des entreprises en mal d'argent frais.
Ressuciter le Fonds de développement économique et social
Arnaud Montebourg a déclaré vouloir abonder le Fonds de développement économique et social à hauteur de 300 millions d'euros, soit près de quatre fois son budget actuel.
Ce Fonds existe depuis 1955 et regroupe différents dispositifs d'aides aux entreprises financées par l'Etat.
L'argent rendu disponible via ce Fonds servira aux entreprises de plus de 400 salariés qui éprouvent des difficultés de trésorerie mais qui sont viables et qui auront des projets industriels précis et une véritable capacité de rebond.
Seront aussi éligibles les sociétés dont « la disparition emporterait parfois des conséquences majeures sur l'ensemble d'une filière ou d'une région », dixit le compte rendu du Conseil des ministres publié hier.
Un prêt, et non un don
Au lieu de se tourner uniquement vers les banques pour contracter un emprunt, les chefs d'entreprise pourront donc désormais se tourner aussi vers ce Fonds. L'Etat empruntera, à des taux actuellement particulièrement bas, les sommes qui l'abonderont. En somme, l'Etat prendra le risque de ne pas être remboursé si l'entreprise fait faillite ou est en surendettement, à la place de la banque. Il ne s'agit donc pas d'une aide au sens d'un don, mais bien d'un prêt destiné à être remboursé.
Parmi les futurs heureux élus de ce coup de pouce financier, dont le ministre a déjà cité les noms, figurent l'entreprise d'électroménager FagorBrandt, le verrier Arc Interna¬tional, le chimiste Kem-One et l'entreprise de transports Mory. A elles seules, ces quatre entreprises regroupent 20 000 salariés.