Les investisseurs institutionnels français sont devenus plus nombreux à intégrer les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans leurs choix d’investissement, même si la grande majorité affiche toujours un retard dans ce domaine, nous apprend Novethic, la branche « finance durable » de la Caisse des Dépôts.
Critères ESG : 23 des 100 plus grands investisseurs institutionnels français les intègrent
L’investissement basé sur les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance fait son chemin en France. Rappelons que les investisseurs institutionnels doivent faire un reporting sur les risques climatiques des sociétés dans lesquelles ils investissent s’ils gèrent plus de 500 millions d’euros. En 2019, ces acteurs gèrent à eux tous 2.600 milliards d’euros. Selon une étude de Novethic établie sur la base des reportings publiés par les 100 plus grands investisseurs institutionnels français, en 2019, 23 acteurs pouvaient être classés comme étant des « acteurs engagés » (contre 15 en 2016).
Quant aux autres, la grande majorité n’ont rien fait dans ce domaine. On dénombre même 12 « décrocheurs » : ces sociétés ont fait un vague effort de reporting pour « cocher la case », sans que leurs actions aient un véritable impact.
La loi PACTE, un accélérateur de l’adoption de la finance responsable
De tous les chantiers, celui qui mobilise le plus grand nombre d’investisseurs institutionnels est la sortie des actifs fossiles. En quatre ans, près de la moitié des 100 plus gros investisseurs français ont formalisé une politique d’exclusion du charbon, dont ils renforcent chaque année les exigences. Et à partir de 2017, les premières exclusions de pétrole et gaz non conventionnels ont émergé. Cela a conduit à vendre près de 800 millions d’euros d’actifs pour incompatibilité climatique en 2019. Actuellement, la majorité des investisseurs s’obligent à se séparer des actifs d’une société dès lors qu’au moins 30% de son chiffre d’affaires correspond aux activités « charbon, pétrole et gaz ».
La loi PACTE de 2019 a elle aussi accéléré l’essor de la finance durable. Elle impose en effet aux assureurs d’intégrer dans leurs contrats d’assurance-vie des Unités de Compte (UC) de finance durable, et de distribuer des fonds bénéficiant d’au moins un label de finance durable (ISR, Greenfin ou Finansol). Même si ces obligations sont encore récentes, le volume total d’unités de compte à caractéristiques durables a été multiplié par quasiment 4 et dépasse désormais les 22 milliards d’euros. Cela représente plus de 6% de l’encours global en Unités de Compte, qui s’élève à 361 milliards d’euros à fin 2019.