Le "shadow banking", ce système bancaire parallèle considéré comme un facteur aggravant de la crise financière mondiale, a atteint l'an dernier son niveau record de 67 000 milliards de dollars.
Selon un rapport publié dimanche par le FSB, le Conseil de stabilisation financière, la finance de l'ombre semble toujours échapper au système de contrôle mis en place autour des principales banques. Selon le FSB, le "shadow banking" pèse désormais plus que les économies de l'ensemble des pays mis à l'étude, et cela en dépit des appels à la règlementation réitérés de la part des dirigeants mondiaux.
La finance de l'ombre représente les activités menées par des fonds de capital-investissement, des fonds spéculatifs et les autre fonds monétaires.
Ce rapport pointe notamment les Etats-Unis qui dont le système bancaire parallèle (23 000 milliards de dollars en 2011) dépasse celui de la zone euro (22 000 milliards) et le Royaume Uni qui, à lui seul, comptabilise 9 000 milliards de "shadow banking". Le FSB précise en outre que la part des Etats-Unis dans cette finance occulte tend à diminuer.
Enfin, l'étude du FSB ne manque pas de faire part de son pessimisme quant à l'évolution de cette finance de l'ombre. Principaux responsables : les accords de Bâle III du 16 décembre 2010 qui mettent en place de nouvelles règles de solvabilité bancaire. Ces accords appellent notamment les banques à renforcer leurs fonds propres pour éviter aux Etats-Unis de les renflouer avec l'argent du contribuable.
Le Conseil de stabilisation financière appelle donc les dirigeants politiques à plus de fermeté et de règlementation tout en jouant la carte de la prudence envers un secteur considéré comme une importante source de crédit pour les consommateurs et les entreprises. Prochain épisode en 2013, où la Commission européenne devrait proposer un nouveau projet de règlementation sur le sujet...